Georgelin : « l’export va révolutionner nos habitudes »
Acteur important du segment des confitures, la marque Lucien Georgelin s’agrandit et investit dans un nouvel équipement. Objectif : gagner en qualité et décrocher de nouveaux marchés à l’export.
C’est à Virazeil (Lot-et-Garonne) dans un ancien corps de ferme typique du Sud-Ouest que Lucien Georgelin, il y a plus de trente ans, a commencé à transformer les fruits de son exploitation en confiture. Devenue un acteur incontournable sur ce segment, la SAS Lucien Georgelin produit 35 millions de pots par an, propose une gamme de plus de 150 références et a généré un chiffre d’affaires de 38 millions d’euros en 2016. « Même si nous fabriquons aussi des compotes, des bonbons et des spécialités salées – plats cuisinés, terrines, foies gras –, la confiture représente notre cœur de métier. Depuis le début, notre choix a été de nous positionner sur des préparations et desserts de fruits marqués par un savoir-faire régional, avec des recettes tantôt traditionnelles, tantôt dans l’air du temps, à des prix au plus juste », fait savoir Patrick Georgelin, directeur général.
Outsider sous la marque Lucien Georgelin sur le segment des confitures cuites au chaudron, la SAS a toujours travaillé avec la grande distribution qui absorbe la grande majorité de sa production. Mais cette année, l'entreprise se prépare au changement. Elle a en effet décidé d'investir pour agrandir ses ateliers, restructurer l'organisation, moderniser ses équipements et revoir certains procédés.
Nouveaux bâtiments, nouvelles techniques
« On manquait de place, on va construire de nouveaux bâtiments pour accroître nos capacités de production. On en profite pour remplacer notre ligne de confitures, tout cela dans une démarche qualité », détaille Patrick Georgelin. Normes européennes, exigences des consommateurs… Tout devient de plus en plus pointu. « C’est une réflexion que l’on peut avoir au bout de trente ans d’activité. On commence à savoir ce qu’il faut aménager, les équipements que l’on peut exiger des fournisseurs et les méthodes qu’il faut modifier pour répondre à une meilleure notion de la qualité, qui peut toujours s’améliorer par de nouvelles techniques », estime le directeur général. Avec ces travaux, l’entreprise poursuit un objectif : décrocher de nouveaux marchés à l’export qui ne représente pour l’instant que 3 % de son chiffre d’affaires.
« Le marché français de la confiture connaît forcément ses limites, et il faut chercher d’autres pistes. Il y a quatre ou cinq ans, on s’est orientés vers la RHD, maintenant, c’est l’export. Or, quand on travaille sur le marché international, il y a des contraintes logistiques, sanitaires, et on n’aurait pas pu y répondre avec les équipements que nous avions », analyse Patrick Georgelin. La SAS Lucien Georgelin vise notamment les États-Unis, mais aussi les pays européens, Angleterre, Allemagne, Benelux et Espagne. « Se lancer dans l’export, ce n’est pas aussi simple. Certes, les produits français bénéficient d’une belle cote, ils sont bien vus. Mais ce n’est pas parce qu’on est Français que l’on nous ouvre grand les portes ! Il faut avoir la qualité, le bon type de conditionnement et un packaging irréprochable. C’est un challenge qui va révolutionner nos habitudes », reconnaît Patrick Georgelin.
Innovation : la pâte à tartiner déclinée
En matière de nouveauté, Lucien Georgelin a décroché plusieurs prix en 2016 (trophée LSA, Saveur de l’année) avec sa pâte à tartiner aux noisettes du Lot-et-Garonne et cacao sans huile de palme. « Il fallait se démarquer, et nous voulions aussi valoriser un produit local qui est la noisette. Nous allons décliner cette gamme qui existe en bio, et allons la proposer au sucre pétillant, au chocolat blanc… » Et pour les confitures ? « Il y a encore des choses à faire, en cherchant du côté des fruits tendance, riches en antioxydants, etc. Avec toujours la même règle : que le produit final soit bon ! La confiture est un aliment plaisir, et si, gustativement, il n’y a pas d’attrait, il n’y a pas de rachat », commente Patrick Georgelin.