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Finalement, l’Argentine sera bien présente sur le marché mondial de la viande bovine en 2024

Alors que les analystes s’attendaient à un retrait de l’Argentine du marché mondial de la viande bovine en 2024, les disponibilités seraient plus fortes que prévu, les éleveurs argentins ayant réussi à gagner en productivité malgré la sécheresse.

2024 pourrait être une année record pour les exportations de viande bovine de l'Argentine
© Généré par l'IA

En 2023, l’Argentine a été touchée par une forte sécheresse et des températures très élevées qui ont conduit les analystes de l’USDA à anticiper une chute de la production bovine du pays. Mais le bilan des vêlages indique 14,3 millions de naissances en 2023 ; 600 000 de plus que prévu, qui vont renflouer les stocks en vif. En effet, les éleveurs argentins ont pu résister à la sécheresse grâce à une forte sélection génétique de leur troupeau reproducteur ces dernières années. Les prix rémunérateurs ont aussi permis le développement de l’insémination artificielle à grande échelle. Enfin, alors que les prix se sont tassés sur le marché intérieur, beaucoup ont préféré garder les vaches et les alimenter pour disposer de davantage de veaux.

Lire aussi : Comment le bœuf argentin se défend

Des prix des bovins intéressants en Argentine

L’année 2024 commence bien pour les naisseurs argentins, avec des prix de vente des jeunes animaux plutôt élevés et rémunérateurs. Pour l’heure, les conditions météo sont favorables, avec notamment des pâtures en bon état. Pour les engraisseurs, les perspectives semblent aussi propices, avec un prix du maïs moins élevé que l’an dernier et des disponibilités plus importante. Les poids moyen des animaux devraient progresser ; à 233 kg. 

Lire aussi : Viande bovine : pourquoi le Brésil pourrait battre des records en 2024

Des exportations records de viande bovine pour l’Argentine

Evolution des exportations argentines de viande bovine - graphique

Si l’offre de viande bovine argentine devrait être plus importante que prévu, elle s’inscrirait néanmoins en retrait par rapport à l’an dernier. Pour autant, avec la levée par Javier Milei des restrictions à l’export sur certains morceaux, mises en place par le précédent gouvernement pour garantir l’accessibilité de la viande bovine à la population, les exportations devraient être dynamiques.

 L’USDA les estime à 920 000 tonnes équivalent carcasse (téc), un nouveau record. 

 

La Chine, première destination du bœuf argentin ; mais l’Europe dans le viseur

70 % des volumes de viande bovine exportés par l’Argentine le seront encore vers la Chine en 2024 selon les prévisions de l’USDA. Mais les industriels argentins commencent à s’inquiéter de leur dépendance à ce marché jugé mature. Les envois ont en effet reculé de 21 % l’an dernier. Ils comptent notamment sur les deux marchés rémunérateurs que sont l’Union européenne (dans le cadre du quota Hilton) et la viande kasher vers Israël. Vers les États-Unis, les envois sont limités car au-delà des 20 000 tonnes du quota libre de droit, la viande argentine est soumise à des droits de douane de 26,4 %. 

Vers des hausses des taxes à l’export

Pour l’heure, les taxes à l’export sur la viande bovine en Argentine sont de 9 %. Mais le gouvernement actuel compte les relever à 15 %, une hausse qui doit être approuvée par le parlement, qui soutient peu la politique du président. Les industriels de la viande jugent que de telles taxes ne feraient pas beaucoup évoluer les exportations prévues. Libéral, Javier Milei juge qu’il doit faire grimper momentanément les taxes sur les exportations agricoles pour renflouer les caisses du pays avant de les supprimer définitivement. 

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