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Valorisation
Coproduits des industries alimentaires : de nouveaux emplois se profilent

Brisures de biscuits, coquilles d’œuf, drêches de brasserie et autres pelures méritent sûrement une meilleure valorisation. Dans vos usines peut-être ? La Région Normandie cherche à dynamiser son marché des coproduits. De nouvelles solutions se font jour.

Coproduits des industries alimentaires : de nouveaux emplois se profilent
© ThamKC - stock.adobe.com

« Des coproduits non valorisés ou sous-valorisés ont pu être identifiés. Pour l’essentiel, ce sont des coproduits issus de l’industrie de la seconde transformation », lit-on dans la conclusion d’un rapport d’enquête sur les coproduits alimentaires de Normandie en 2019. Cette enquête régionale avait été lancée par l’Association régionale des entreprises alimentaires (Area) de Normandie et le Réseau pour la sécurité et la qualité des denrées animales (Réséda). La restitution de ce rapport avait fait se rencontrer quelque 120 responsables d’industries ou de laboratoires de recherche. Depuis, une cellule d’accompagnement normande a été créée autour de trois structures : l’Area, le pôle de compétitivité Valorial et Novéatech, un service de la chambre d’agriculture spécialisé dans l’emploi d’agroressources.

Petits gisements

Ces trois copilotes ont lancé deux appels à manifestation d’intérêt, nommés AMI Innov’Coproduits, avec le soutien de la Région et de l’Ademe. Ils proposent d’apporter aux entreprises normandes, quelle que soit leur taille, une ingénierie technique, scientifique et financière afin de réduire leurs pertes de produits ou de valoriser leurs coproduits (les lettres d’intention du second appel doivent être rendues le 10 novembre 2021). Avantage d’une démarche à l’échelon régional : trouver et concrétiser un emploi pour des gisements locaux de coproduits. Ces gisements peuvent être de petit volume. Exemple : les drêches d’une micro-brasserie normande qui entrent depuis 2019 dans la fabrication des biscuits Les Rescapés. Valorial avait aidé à la mise en place du business plan au début de 2019. Les entrepreneurs avaient obtenu une aide financière, de Bpifrance notamment, pour financer un outil industriel et des études marketing.

Plusieurs entreprises recherchent des solutions pour la valorisation des purées issues du pelage, autre que l’alimentation animale

Autre petit gisement, celui des découpes de charcuterie pourrait être utilisé par des fabricants de plats préparés, selon le rapport d’enquête normand. Dans la transformation de légumes, « plusieurs entreprises recherchent des solutions pour la valorisation des purées issues du pelage, autre que l’alimentation animale, et s’intéressent à l’alimentation humaine, note le rapport. Néanmoins, au préalable, elles ont besoin de mieux connaître les contraintes réglementaires dans la gestion des coproduits pour l’alimentation humaine pour y parvenir. »

Le rapport désigne aussi les découpes de légumes ou fanes, aujourd’hui traités comme des déchets organiques, « valorisés ou non en méthanisation ou compostage avec une perte économique pour l’entreprise », et suggère d’améliorer leur valorisation. Les fabricants normands de biscuits ou de gâteaux y ont exprimé le besoin d’une liste de prestataires capables de gérer les coproduits ou les déchets, et d’un catalogue des coproduits proposés, souvent de qualité alimentaire. Quant aux plats préparés, une solution de valorisation en alimentation animale a été avancée : écarter les coproduits contenant des produits animaux.

De la membrane d’œuf made in France

Valorial pousse une jeune entreprise prometteuse pour les casseries d’œufs : Circul’Egg a trouvé un procédé qui sépare les composants de la coquille et de la membrane après broyage, en collaboration avec des chercheurs d’AgroParisTech et des industriels. Les casseries n’auront plus à stériliser les coquilles en les chauffant pour les faire entrer dans la catégorie 3, alimentaire. Et les coquilles devraient bénéficier de débouchés plus valorisants : calcium biosourcé et molécules d’intérêt en cosmétique et nutraceutique issues de membranes d’œuf (aujourd’hui importées). « Nous avons à cœur de nous imbriquer dans la filière », affirme le fondateur et directeur général de Circul’Egg, Yacine Kabeche, voulant que le circuit profite aux casseries.

De la niche à la chimie industrielle

Des débouchés non alimentaires, dans les matériaux, s’ouvrent également aux industriels de première transformation. Ainsi, la société Scale produit des panneaux de décoration ayant l’aspect du marbre à partir d’écailles de poisson : la Scalite. Et Natureplast met au point toutes sortes d’objets en plastique biosourcé ou non, intégrant des coproduits solides comme du marc de café, de la coquille d’huître, du son de blé, etc. L’entreprise propose d’obtenir différents effets, visuels, tactiles ou olfactifs selon le coproduit incorporé. Des emplois qui n’intéresseront pas Barry Callebaut. En effet, le groupe chocolatier convertit des coques de noisette en composés aromatiques. D’autres industries développent des filières de valorisation à la hauteur de leurs gros volumes de coproduits. C’est le cas de l’industrie du biodiesel de colza, qui a plusieurs filières de valorisation de la glycérine.

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