Prévention
Comment FM Logistic combat la pénibilité
Dans ses trente plateformes françaises, toutes certifiées Iso 45001, FM Logistic conditionne plus de 12 millions d’unités consommateur par mois. Des exosquelettes et une veste connectée contribuent à améliorer le travail.
« Les troubles musculo-squelettiques sont multifactoriels, c’est donc en traitant tous les facteurs que nous pourrons agir significativement sur l’apparition de TMS », ainsi s’exprime Samya Bellhari-Trahin, l’ergonome (certifiée Ergonome européen) de FM Logistic. Aussi, travaille-t-elle au quotidien sur tous les facteurs du bien-être en entrepôt : organisation, polyvalence des équipes, sensibilisation, formation, qualité de vie, cohésion, suivis individuels, expériences en réalité virtuelle, équipements, conception des futures plateformes, etc.
En matière d’équipements, FM Logistic teste les dispositifs existants d’assistance aux mouvements et coconçoit un exosquelette en partenariat avec l’université de technologie de Compiègne (UTC). Cet exosquelette, baptisé Ergoskel, aide les préparateurs de commande. Il reporte les efforts physiques des bras et du dos vers le bassin, facilitant ainsi le port de colis à partir de 5 kg. Il « permet à l’utilisateur de garder sa liberté de mouvements et son savoir-faire au travail, tout en diminuant de 70 % l’activité musculaire des membres supérieurs et du dos », informe le dossier de presse diffusé en novembre 2019 par FM Logistic.
Sa conception est passée par plusieurs étapes depuis juillet 2017. D’abord, sous la supervision de Samya Bellhari-Trahin, la « capture du mouvement » : enregistrement des mouvements sur des volontaires recouverts de marqueurs, et comptage des flexions de dos grâce à un accéléromètre. « Les résultats ont mis en évidence que les flexions dont l’angle est supérieur à 60° apparaissent en moyenne 400 fois par poste », souligne FM Logistic. Ont suivi la conception d’un prototype et son test. Depuis mai 2019, dix prototypes d’Ergoskel sont testés en situation réelle dans cinq sites de FM Logistic.
Cartographier, améliorer, organiser
En parallèle, trois dispositifs du marché sont testés sur des plateformes : la veste connectée by Mulliez-Flory & Altran mesurant la pénibilité d’un poste, l’exosquelette Viz-O qui soutient les cervicales quand on regarde vers le haut, l’exosquelette Japet qui soulage des lombalgies. La veste connectée cache dans sa doublure une douzaine de capteurs, accéléromètres et gyroscopes. Portée pendant deux mois, par exemple, elle permet de minuter les levées de bras au-dessus des épaules, les pliures des coudes, les torsions du buste, les courbures vers l’avant, les flexions de jambes ou les agenouillements.
Plusieurs objectifs pour FM Logistic : cartographier et évaluer l’exposition potentielle des collaborateurs aux TMS et à la pénibilité, concevoir des postes de travail en simulant des tâches, proposer de nouvelles organisations (polyvalence et rotations) au regard des mesures et cotations effectuées. Le port de l’exosquelette Japet est suivi par des kinésithérapeutes qui analysent les gestes et postures et participent avec les opérateurs à un processus d’amélioration continue de la santé au travail et de limitation des situations à risque.
Les exosquelettes débattus à l’INRS le 26 novembre
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) propose aux entreprises de venir à Paris échanger sur les avantages et limites des exosquelettes au travail le 26 novembre. La journée comprendra quatre sessions successives : une session introductive intitulée « solution ou illusion ? » introduite par Jean Theurel, responsable du programme Exosquelette de l’INRS, selon qui « il n’y a pas de bon exosquelette dans l’absolu ». Elle sera suivie de deux sessions à caractère méthodique sur l’acceptation, puis sur la démarche (définition du besoin, intégration, effets sur l’activité). La dernière session évoquera l’évolution des pratiques de prévention et la normalisation. L’ergonome de FM Logistic, Samya Bellhari-Trahin, sera présente à cette journée.