L’avis des entreprises des glaces et des surgelés
« Aujourd’hui, les surgelés intéressent les directions des magasins »
Les Marchés Hebdo : Comment se sont organisées les entreprises agroalimentaires des surgelés pour faire face à la hausse des ventes en GMS ?
Luc Darbonne : Les fournisseurs des GMS ont augmenté les cadences de production en tournant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils étaient très motivés pour produire et fournir leur clientèle, mais ont dû faire face à un problème de main-d’œuvre. Certains salariés étaient absents à cause de la garde de leurs enfants, et les saisonniers n’ont pas pu venir. Aujourd’hui, ça va mieux. Certains saisonniers sont présents, la phase administrative de leur venue est en cours, mais une grande incertitude demeure autour de la problématique. C’est embêtant, car nous allons rentrer dans la période des pics de fabrication des produits festifs de fin d’année, comme les escargots. Les entreprises ont dû aussi faire face à un manque d’emballages et à un surcoût des transports de leurs produits.
LMH : Si les fournisseurs des GMS s’en sont bien sortis, qu’en est-il de ceux de la restauration ?
L. D. : Sur la restauration, c’est la catastrophe ! Ils ont pour la plupart fermé leurs usines. Certains commencent à redémarrer, mais cela reste bien faible. Cette petite reprise d’activité est néanmoins motivante, il faut relancer les esprits et les machines, tout va repartir avant les vacances. Ces entreprises n’ont pas déposé le bilan pour autant. Cela contraste avec les fournisseurs de la grande distribution, qui ont connu des hausses de chiffre d’affaires allant jusqu’à 30 % ! Mais toutes les sociétés ne connaissent pas de telles hausses, notamment les fabricants de produits festifs surgelés, car avec le confinement, les consommateurs ne se réunissaient pas, il n’y avait donc plus de fêtes !
LMH : Avec ce succès, la grande distribution compte-t-elle réorganiser ses rayons de produits surgelés ?
L. D. : Nous n’avons pas eu de tels échos, mais nous avons noté que l’intérêt pour le surgelé a changé d’échelle et est passé au-delà des gérants des rayons. Aujourd’hui, les surgelés intéressent les directions des magasins. Nous sommes en train de passer de rayons dormants à rayons actifs. Nous espérons en tout cas conserver une bonne partie des consommateurs qui se sont tournés vers le surgelé pendant le confinement.