Magasins spécialisés
Atouts et faiblesses des distributeurs bio en 2020
L’année 2020, marquée par l’épidémie de coronavirus, a diversement profité aux distributeurs spécialisés en bio. De la ruée du premier confinement à l’accélération du commerce en ligne. Tour d’horizon.
L’année 2020, marquée par l’épidémie de coronavirus, a diversement profité aux distributeurs spécialisés en bio. De la ruée du premier confinement à l’accélération du commerce en ligne. Tour d’horizon.
Biocoop, Naturalia, La Vie claire et autres distributeurs spécialisés en produits biologiques ont diversement tiré parti du report de consommation de la restauration hors domicile (RHD) vers les achats des ménages. Si le Synadis bio, leur syndicat, se félicite d’une croissance globale supérieure à 10,3 % (de source biolinéaires/biofichiers) pour 2020, celle-ci est en partie due à l’expansion de certains réseaux, en germe précédemment. Ainsi, Biocoop, dont la part de marché parmi les distributeurs spécialisés est estimée à 40 %, a réalisé 16,6 % de croissance (versus 14,9 % en 2019), mais seulement 9 % à périmètre constant.
« Il n’y a pas eu un effet Covid marqué à Biocoop », a admis Sylvain Ferry, le directeur général du groupement nommé en janvier 2021. Deux raisons à cela : la première, le vrac, partie importante des ventes des magasins Biocoop, a reculé en 2020 du fait de craintes de contaminations et de difficultés de gestion du rayon ; la seconde, il n’y a pas de service drive, un canal de distribution particulièrement prisé pendant les confinements. Cette faiblesse sera compensée par le développement du click & collect, engagé dès janvier 2020, avec un objectif de couverture intégrale en 2024.
Les Comptoirs de la bio a adopté Couleur solidaire
Naturalia affiche de son côté la plus forte croissance du réseau spécialisé : 22,4 %. Cette croissance est partiellement due à l’ouverture de treize magasins, dont le nombre était de 219 à fin 2020. L’enseigne a bénéficié d’implantations très urbaines, concentrant de grand nombre de consommateurs. Mais aussi de ses ventes en ligne et livraisons à domicile, une offre dont elle se dit pionnière. Elle se félicite également de relations fortes avec ses fournisseurs (ne différant pas en cela de Biocoop), grâce auxquelles ses rayons étaient remplis même pendant la ruée du premier confinement. Bien qu’appartenant à Monoprix, Naturalia met en avant sa propre direction des achats et sa propre logistique.
Le groupement Les Comptoirs de la bio avait opportunément lancé sa plateforme d’achat en ligne avant la survenue de la pandémie, proposant la livraison au niveau national et le click & collect pour certains magasins (le développement est en cours). L’enseigne a laissé à ses magasins une grande latitude dans leur approvisionnement. Un numéro téléphonique vert leur permettait d’échanger avec les producteurs. Les produits concernés se sont vendus sous la bannière Couleur solidaire, que certains Comptoirs de la bio ont décidé d’adopter. Greenweez, pour sa part, spécialiste de la vente du bio en ligne, a pleinement profité de la tendance. Il propose aux Franciliens depuis l’automne un service de livraison dans la journée à domicile, Greenweez Express.
Croissance de 13,5 % des ventes de produits bruts bio
La Vie claire se félicite aussi d’une belle croissance de plus de 16 %, liée à l’ouverture de 31 magasins, qui étaient 380 à fin 2020. Une croissance « renforcée par la crise sanitaire », dit son communiqué de presse. L’ensemble des distributeurs spécialisés en produits biologiques ont profité d’une double attirance des consommateurs dans cette période de pandémie : les produits végétaux frais, les bios étant considérés comme plus sains, et la proximité. Selon le Synadis bio, la croissance des ventes a été portée notamment par les produits bruts, non transformés, qui ont crû à 13.5 % et plus particulièrement les fruits et légumes, qui ont progressé encore plus vite.