Aller au contenu principal

À quoi sert l’Observatoire de la formation des prix et des marges et comment travaille-t-il ?

Depuis 15 ans, l’Observatoire de la formation des prix et des marges publie annuellement un rapport conséquent. Les spécialistes de FranceAgriMer travaillent avec l’appui des parties prenantes à rendre public les données économiques sur la construction du prix de produits de consommation courante. De nouveaux produits, comme les œufs, pourraient rapidement être intégrés.

graphique sur un billet de 100 euros
L’euro alimentaire en 2018 décomposé en valeur de la production agricole induite, valeurs des importations alimentaires, valeurs créées en aval et taxes.
© OFPM

Chaque année, l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) publie un rapport, fin juin, à destination du Parlement. Cet observatoire a été créé en 2010, sous la double tutelle du ministère de l’Agriculture et de celui de la Consommation.

Une année de travail pour le rapport de l'OFPM

La programmation des travaux et l’examen des résultats sont réalisés par un comité de pilotage réunissant les représentants des différentes familles professionnelles des filières et des consommateurs, nommés par arrêté des ministères de tutelle. Il est actuellement présidé par Sophie Devienne, professeur à AgroParisTech.

« 5 personnes y travaillent à temps complet à FranceAgriMer »

« 5 personnes y travaillent à temps complet à FranceAgriMer. Elles bénéficient de la collaboration active des spécialistes par filières de FranceAgriMer, de prix spéciaux réalisés par l’Insee, ainsi que de données traitées par le Service de la statistique et de la prospective du Ministère de l’Agriculture, et bien sûr, de l’appui des fédérations professionnelles », résume Frédéric Douel, secrétaire général de l’OFPM, lors d’une visioconférence à la presse. 

Lire aussi : Viande, volaille, lait, comment ont évolué les marges des entreprises agroalimentaires selon le rapport 2024

Un rapport validé par les interprofessions

Les données publiées dans le rapport de l’OFPM sont validées par toutes les parties prenantes, que ce soit au niveau administratif ou des fédérations professionnelles. L’Observatoire publie des données, mais ne les interprète pas, et précise qu’il n’est pas responsable de l’utilisation qui en est faite. 

Quels produits sont étudiés par l’OFPM ?

Le dernier rapport balayait 11 filières et 34 produits. L’OFPM s’attache à décrypter les marges sur des produits alimentaires de grande consommation, avec un tropisme sur la viande : bovine, ovine, porcine, charcuterie, volaille, lapin. Il étudie aussi les produits laitiers (au lait de vache et de chèvre, les produits de la pêche et de l’aquaculture, les fruits, légumes et pommes de terre, le pain et les pâtes alimentaires. « L’étude sur le prix du pain est d’ailleurs la plus populaire », pointe le secrétaire général de l’OFPM.

« Les œufs coquille devraient intégrer prochainement notre Observatoire »

Interrogé sur les nouveaux produits qui pourraient être suivis, Frédéric Douel confie « nous avançons rapidement sur le cas des œufs coquille qui devraient intégrer prochainement notre Observatoire. Nous aimerions aussi étudier les huiles alimentaires mais le dossier est encore en projet ». 

Trois approches sur la formation des prix et des marges et trois pas de temps

 « Ces données sont des analyses du passé, mais permettent d’éclairer l’avenir » prévient Frédéric Douel.  

Les marges brutes, pas de temps n-1

Chaque année dans le rapport, l’OFPM décrypte les marges brutes en décomposant le prix des produits alimentaires en trois pans :

  • Le coût de la matière première agricole
  • La marge brute de l’industrie agroalimentaire
  • La marge brute des grandes et moyennes surfaces

« le coût de la matière agricole est rarement le prix du produit agricole ! »

Ces calculs sont issus des données de l’année précédente, ce qui explique que le rapport paraît au mois de juin, une fois qu'elles sont consolidées. Florian Martial, chargé de mission OFPM, alerte « le coût de la matière agricole est rarement le prix du produit agricole ! ». Ainsi pour le lait UHT, le coût de la matière agricole tient en compte la valorisation de la matière grasse vers d’autres produits. 

Les marges nettes, pas de temps n-2

Les données utilisées sont cette fois issues des comptes des entreprises. « L’an dernier, dans cette période de forte progression des charges, il est évident qu’il était difficile de se baser sur les seules marges nettes pour tirer des conclusions », met en avant Frédéric Douel, puisque les opérateurs de l’agroalimentaire ont subi l’inflation des coûts des salaires, de l’énergie etc.

« La marge nette négative d’un rayon peut contribuer à une marge nette positive du magasin »

Dans le cas de la grande distribution, il faut prendre ces marges nettes avec précaution. « La marge nette négative d’un rayon peut contribuer à une marge nette positive du magasin, car elle rend plus attractif. C’est le cas par exemple d’un rayon boucherie onéreux en main-d’œuvre mais qui attire le client », précise Romain Girard, chargé de mission OFPM. 7 enseignes relaient leurs données à l’OFPM (Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Leclerc, Intermarché et Système U). 

Lire aussi : « La marge nette des entreprises de charcuterie s’est effondrée » 

L’euro alimentaire, un indicateur sur n-4

La troisième approche est celle de l’euro alimentaire, avec des données d’il y a quatre ans car il faut que les comptes nationaux soient consolidés. Il permet néanmoins d’analyser la valeur de la consommation nationale et le poids des importations. « On peut nous reprocher que les données sont déjà obsolètes, mais il y a un vrai intérêt à produire des séries longues pour mieux comprendre les évolutions » justifie Frédéric Douel, précisant que l’OFPM souhaite mieux valoriser le travail réalisé auprès du grand public. 

 

Les plus lus

troupeau de vaches dans les prairies du Montana
Les agriculteurs américains soulagés du report des droits de douanes pour le Mexique et le Canada

Le secteur agricole américain pourrait bien être la principale victime de la guerre commerciale de Donald Trump, comme lors de…

vache charolaise dans un pré
La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment

Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer…

un drapeau américain et un drapeau de l'union européenne qui flottent cote à cote dans la tempete, arrière plan neutre
Les États-Unis annoncent des taxes sur l’agriculture, la Chine riposte, que va faire l’UE ?

L’annonce de taxes sur les produits agricoles par Donald Trump devrait entraîner une réponse européenne, pour le moment, seule…

image d'un rayon oeuf vide
Flambée des prix des œufs en France, est-ce la faute des États-Unis ?

Alors que la pénurie d’œufs aux États-Unis et les prix exorbitants des œufs à New York ont défrayés la chronique, la hausse…

agneaux et brebis en bergerie
Les prix des agneaux de nouveau au-dessus de 10 €/kg, des records probables pour Pâques

Les prix des agneaux progressent de nouveau, à un mois de Pâques, temps fort de consommation de la viande ovine, qui résiste…

des poules oranges
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 28 mars 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio