Lait bio : une collecte très (trop ?) dynamique
Ce sont plus de 827 millions de litres de lait de vache bio que la France a collecté sur les neuf premiers mois de l’année, soit 11,9 % de plus que sur la même période de l’an dernier (où la croissance était déjà de l'ordre de +15 % par rapport à 2018), selon FranceAgriMer.
Cette hausse des disponibilités s’est traduite par un nouvel élan des fabrications. Ainsi, sur neuf mois, les fabrications de lait liquide conditionné ont progressé de 5,39 %, celles de yaourts et laits fermentés de 4,04 %, celles de beurre de 5,54 %, celles de crèmes de 5,55 % et celles de fromages frais de 6,15 %. FranceAgriMer alerte néanmoins dans son dernier conseil spécialisé sur le surplus de matières protéiques par rapport aux besoins des industriels. D’autant plus que les achats des ménages se sont révélés un peu décevants après la crise sanitaire. Dans un contexte de fragilité économique, certains se détournent du bio pour faire des économies. Des excédents qui se sont traduits par une hausse des fabrications de fromages de garde (+17,4 %) et du séchage de poudre de lait (+12,58 %). Au seul mois d’août, le séchage progressait de près de 40 % par rapport à l’an dernier. Or ce débouché est moins bien valorisé, ce qui se traduit par une certaine pression des prix du lait à la production. Au mois de septembre, le prix du lait standard 38-32 s'affichait à 487,07 €/1000L, soit 0,1 % de moins que l'an dernier, même mois. Le prix réel moyen s'établissait quand à lui à 506,16 €/1000 L soit 1,3 % de moins qu'en septembre 2019, une baisse à relier au repli de la teneur en matière sèche utile.
(mis à jour le 16/11)