Viande bovine : quelle progression des exportations du Brésil en 2023 ?
Alors que la production de viande bovine devrait progresser plus vite que la consommation, le pays devrait de nouveau être très présent sur le marché mondial. Les prévisions sont à un tassement des prix des bovins, d’autant plus que l’embargo temporaire de la Chine a bouleversé les échanges.
Alors que la production de viande bovine devrait progresser plus vite que la consommation, le pays devrait de nouveau être très présent sur le marché mondial. Les prévisions sont à un tassement des prix des bovins, d’autant plus que l’embargo temporaire de la Chine a bouleversé les échanges.
Mis à jour le 24/03 avec la fin de l'embargo chinois
Avec près de 194,4 millions de têtes en 2023 selon l’USDA, le cheptel bovin au Brésil est sur une dynamique de croissance qui devrait continuer grâce à la baisse des coûts de production amorcée depuis quelques mois et le recul des prix des veaux et des bovins maigres qui permettent aux engraisseurs d’étoffer leurs troupeaux. Dans ce contexte, les abattages de gros bovins devraient progresser de 2,8 % par rapport à 2022, à 43,4 millions de têtes. La consommation locale est attendue un peu plus dynamique (+1,3 %) grâce à une légère amélioration de la situation économique du Brésil des suites de l’élection de Lula.
Pour la filière, une autre bonne nouvelle réside dans l’allégement des coûts de production, qui ont flambé l’an dernier. Depuis le troisième trimestre 2022, ils se sont tassés et les prévisions sont à un retour à la normale d’ici le milieu de 2023. Reste l’incertitude majeure de la météo. Le phénomène climatique de La Nina pourrait de nouveau engendrer une sécheresse comme en 2022, ce qui a conduit à une dégradation de l’état des pâturages et des mauvais rendements pour les cultures de maïs et soja. Il y a aussi de fortes disparités selon les Etats, au sud les producteurs restent confrontés à la sécheresse, les animaux ont souffert du manque d’herbage et la reproduction s’est mal passée. Dans le Centre-Ouest, la situation est plus facile, les élevages étant plus grands et plus résistants. Ils ont aussi moins souffert de l’envolée des prix de l’aliment puisque les animaux sont moins en feed-lot et davantage en prairies. La finition en feed-lot pourrait être plus répandue cette année (+8 % à 6,6 millions de têtes), justement à cause de la baisse des coûts de production.
La part de la production brésilienne exportée progresse
Les exportations brésiliennes de viande bovine pourraient progresser de 3,9 % en 2023, à 3,01 millions de tonnes, après un bond de 25 % l’an dernier. La part de la production brésilienne de viande bovine destinée à l’export passerait alors de 24,4 % en 2021 à 28 % en 2022 et 28,3 % en 2023.
55 % du bœuf brésilien exporté en 2022 l’a été vers la Chine, loin devant le second acheteur, les États-Unis qui n’ont absorbé que 7,6 % des volumes.
Cette année, les envois vers la Chine devraient reculer. D’une part car la production chinoise est attendue plus tonique, de l’autre à cause de l’embargo mis en place en février suite à la découverte d’un cas atypique d’ESB. Reste que l’arrêt des exportations pourrait être de courte durée, les experts s’attendent à une durée d’un mois environ. Mis à jour : Cet embargo a été levé le 23 mars. Sur cette période, ce sont à peu près 200 000 tonnes qui auraient dues être expédiées, mais la perte pour le Brésil serait moindre car les analystes s’attendent à un décalage des envois comme ce fut le cas en 2021.
D’autres marchés se sont néanmoins ouverts au bœuf brésilien, comme le Mexique, la Turquie et l’Indonésie. Le récent quota russe de 100 000 t devrait d’ailleurs être en grande partie utilisé par le Brésil, très compétitif.
Des exportations de bovins vivants dirigées vers le Moyen-Orient
A noter que les exportations de bovins vivants se sont reprises en 2022 en volume mais aussi en valeur, à près de 180 millions d’euros soit 150 % de plus que la très mauvaise année 2021. Les experts s’attendent à une hausse plus mesurée (+7 %) en 2023. Les animaux partent dans leur grande majorité pour le Moyen-Orient (Irak, Jordanie, Turquie, Arabie Saoudite principalement).