Viande
Veau de boucherie : une crise historique
Après un été noir pour la filière veau de boucherie, marqué par un effondrement des prix des animaux, les cours ne semblent pas remonter assez vite aux dires des intégrateurs dont les trésoreries sont exsangues.
Après un été noir pour la filière veau de boucherie, marqué par un effondrement des prix des animaux, les cours ne semblent pas remonter assez vite aux dires des intégrateurs dont les trésoreries sont exsangues.
À 4,81 €/kg mi-août, le cours du veau rosé clair O s’affichait à un niveau historiquement bas, 12 % sous celui de 2018. « L’été a été très difficile, la crise est même pire que celle d’il y a dix ans », constate Olivier van Ingelgem, secrétaire général du Syndicat de la vitellerie française. En cause, le recul structurel de la consommation de viande de veau en France, mais surtout le coup d’accélérateur que les Pays-Bas ont donné à leur production.
8 % de hausse en 2018 aux Pays-Bas
Les abattages de veaux de boucherie aux Pays-Bas grimpent depuis 2017. En 2018, ils ont ainsi progressé de 8 %. Dans un pays où la production laitière se heurte à des contraintes environnementales grandissantes, « le veau est vu comme une production d’avenir », explique Olivier van Ingelgem. Cette production supplémentaire a déstabilisé le marché néerlandais, et par ricochet, le marché français. Si, en France, la viande vendue en GMS ou dans les boucheries est d’origine France dans son ensemble, ce n’est pas le cas dans la restauration hors domicile, seul segment où la consommation progresse. Le marché s’est encombré, les cours se sont effondrés et « les entreprises ont beaucoup souffert », déplore Olivier van Ingelgem.
L’arrivée de l’automne, plus propice à la consommation, le Festival du veau et des opérations de communication menées auprès de la RHD contribuent à faire remonter les cours, « mais cela ne compensera pas le début d’année difficile », précise Olivier van Ingelgem. La crise a incité les intégrateurs français à la prudence dans les mises en place, elles ont reculé au 3e trimestre. « Mais trop de baisses laisseraient de la place aux Néerlandais, qui, eux, continuent de se développer », alerte Olivier van Ingelgem.