Uni-Vert veut se lancer dans la transformation
Certifiée bio et commerce équitable, la coopérative Uni-Vert, installée à Saint-Gilles, dans le Gard, produit toute l’année des fruits et légumes bios. Son prochain défi : se lancer dans la transformation.
Créée en 1991 à l’initiative de deux producteurs pionniers de l’agriculture biologique, la coopérative Uni-Vert était à l’époque la filiale bio de la coopérative Covial. C’est en 1998 que la coopérative décide de changer de politique en arrêtant l’import pour se concentrer exclusivement sur sa propre production biologique. Depuis la création d’Uni-Vert, les producteurs se sont convertis petit à petit pour devenir 100 % biologiques en 2014, et le nom de Covial est alors abandonné.
Installée à Saint-Gilles, dans le Gard, la coopérative regroupe 35 producteurs pour un volume de fruits et légumes commercialisés en 2016 de 11 000 tonnes. La coopérative a également des productions d’agrumes en Corse. Elle est en train de travailler à la production d’oranges bios pour une première mise en marché en 2020. Pour tenir le défi d’offrir des produits bios toute l’année et développer de nouvelles variétés, Uni-Vert tient à accompagner ses adhérents dans la mise en place de cultures réputées « plus difficiles ». « Chacun de nos producteurs réalise 80 % avec une production facile et 20 % avec des productions plus difficiles, comme les tomates grappe ou les concombres. Nous formons nos producteurs à ces problèmes agronomiques, car le développement de l’agriculture bio n’est pas un problème commercial mais technique », explique Nordine Arfaoui, directeur d’Uni-Vert.
À la recherche d’un outil de production
La coopérative veut aller « au-delà du bio » et est certifiée commerce équitable (ESR- Équitable solidaire responsable) sur les 25 références qu’elle commercialise depuis octobre 2016. « C’est maintenant qu’il faut faire ses choix stratégiques, pendant que le marché le permet, précise Nordine Arfaoui, nous garantissons un prix minimum à nos producteurs qui est calculé sur la base de leur coût de production et des frais de structure plus une marge de “bien-être” de 10 % ».
Réalisant 40 % de son chiffre d’affaires avec les magasins spécialisés et 30 % avec la grande distribution, la coopérative souhaite également développer davantage la partie restauration collective. Pour ce faire, elle étudie des dossiers de reprise d’outil de transformation pour produire jus, compotes, soupes ou encore confitures. « Nous travaillons sur ce projet qui, nous l’espérons, aboutira d’ici l’année prochaine. Nous avons deux cibles en vue qui ont l’expertise et le savoir-faire dans la transformation. Nous prendrions 51 % de leur capital », confie Nordine Arfaoui.
Pour l’heure, la coopérative travaille déjà avec Sojufel pour la fabrication de jus, vendus sous la marque Terre de bio. Depuis 2011, la coopérative a signé un partenariat avec Sodexo pour l’approvisionner en fruits et légumes bios. « C’est un partenariat solide. On participe à l’arbitrage sur les choix des menus, aux animations pour éduquer les enfants sur la saisonnalité des produits notamment », relate le directeur de la coopérative.
Les produits bios se développent dans la restauration collective et Uni-Vert compte bien y prendre part.