Investissement
Un nouvel élan pour le Comptoir des viandes bio
La SAS Unébio et ses structures régionales ont investi 4 millions d’euros dans l’extension de leur outil de transformation et de commercialisation situé à Maulévrier. Ce site multiespèce vise les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires à court terme.
La SAS Unébio et ses structures régionales ont investi 4 millions d’euros dans l’extension de leur outil de transformation et de commercialisation situé à Maulévrier. Ce site multiespèce vise les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires à court terme.
C’est en tant que nouveau président du Comptoir des viandes bio que Jean-Marie Roy a inauguré le 24 mai dernier l’extension de l’outil situé à Maulévrier, dans le Maine-et-Loire. Éleveur de bovins en Vendée, il fut en 2001 l’un des quatre créateurs de la structure, alors appelée Bio Loire Poitou. Celle-ci est implantée depuis 2003 dans la région historique des Mauges, à Maulévrier, dans un bâtiment relais mis à disposition par la communauté de communes. Pour poursuivre son développement, Bio Loire Poitou s’est adossé en 2007 à Unébio, la SAS détenue à l’époque par 1 500 éleveurs bio français. Ils sont aujourd’hui 2 600, dont 600 affiliés à E.bio, la structure régionale d’Unébio en Pays de la Loire et Poitou-Charentes.
Situé au cœur d’un important bassin de production, l’outil s’est développé avec la particularité unique d’être un outil 100 % bio sur quatre espèces et cinq filières (bœuf, veau, agneau, porc, volaille). Devenu le Comptoir des viandes bio en 2014, il transforme et commercialise de la viande bio « sous toutes ses formes, carcasses, muscles, piécée en grands et petits conditionnements, hachée », explique sa directrice, Morgane Piard. L’outil est devenu étroit au rythme des conversions d’éleveurs et de la croissance de la consommation de viande bio. Il s’est donné un peu d’air en confiant à Freslon, situé à Saint-Jean-de-Monts (85), la découpe de ses volailles, qui sont expédiées chaque jour à Maulévrier pour une massification des commandes. Mais pas pour longtemps. « Pour poursuivre l’aventure et maîtriser au mieux notre avenir, accompagner le changement d’échelle dans le bio, il fallait agrandir », énonce Jean-Marie Roy.
Un modèle à dupliquer
L’extension du site de 600 à 1 800 m² s'est finie en septembre dernier. Au total, 4 millions d'euros (M€) ont été investis par Unébio et ses structures régionales dans le rachat des murs, l’agrandissement et de nouveaux matériels. Une nouvelle chaîne de désossage et un nouveau conditionneur sous-vide ont été acquis. Le Comptoir des viandes bio innove avec des barquettes recyclables Hybric Flat de Virgin Bio Pack, qualitatives et cohérentes avec ses produits. Par ailleurs, une formeuse basse pression et fibres verticales produit des steaks hachés façon bouchère. Conçu selon le principe de la marche en avant et permettant une extension future, le site sort 20 tonnes de produits finis à la semaine. Le chiffre d’affaires du Comptoir des viandes bio devrait passer de 8 M€ en 2017 à 9,5 M€ en 2018.
Prendre des risques, via des projets un peu fous
Ses dirigeants visent rapidement le cap des 10 millions d'euros. Avec la volonté de « toujours innover, prendre des risques, via des projets un peu fous », note Morgane Piard, en évoquant le développement de la filière veau à l’origine de la volonté d’Unébio de prendre le contrôle de l’outil. La production est aujourd’hui de quatre-vingts veaux par semaine. Et pour demain, se monte une filière angus bios, nés, élevés et abattus en France. En pleine croissance, l’outil choletais, qui est passé de 16 à 27 salariés en un an, va faire des émules au sein des structures régionales d’Unébio. La Région Est devrait être la première à dupliquer ce modèle multiespèce.
Outil tourné vers le marché de détail
Si Unébio travaille avec la GMS via des partenaires, le Comptoir des viandes bio a axé son développement sur le marché de détail. La structure réalise 35 % de son chiffre d’affaires avec la boucherie traditionnelle. « On compte 18 000 boucheries en France, à peine 250 en 100 % bio, il y a là une vraie ouverture », estime son président Jean-Marie Roy. Le réseau spécialisé bio compte pour 20 % de l’activité. Nécessaires pour la gestion de l’équilibre matière, les ventes à la restauration hors domicile, notamment collective, ont progressé ces dernières années et atteignent les 15 %. Le Comptoir des viandes bio fournit aussi l’industrie (plats cuisinés, petits pots pour bébés), et met son outil à disposition d’éleveurs qui vendent en direct.