Un « drive piéton » à l’essai à Lille
Un minuscule magasin à l’enseigne E.Leclerc dans le Vieux-Lille remet aux piétons leurs commandes préparées en « master drive ». Explications.
Offrir aux piétons du centre-ville l’offre d’un hypermarché jusqu’à 22 heures ou presque ; telle est l’expérience de point de retrait qui a démarré dans le Vieux-Lille en avril dernier à l’initiative de Thomas Pocher, patron des hypermarchés E.Leclerc de Templeuve-en-Pévèle et de Wattrelos (Nord). L’entrepreneur a monté sept drives aux alentours, ainsi que deux entrepôts qualifiés de « master drive » pour les approvisionner.
Le « drive piéton », comme il dit, s’inscrit dans la continuité logistique de ces implantations. Il en sera de même des deux ou trois autres points de retrait que Thomas Pocher envisage d’ouvrir dans le centre-ville, si cette première expérience est concluante. Il en faudra en effet plusieurs pour effectuer des tournées et rentabiliser ainsi les approvisionnements. Dans ses 50 m2, le point de retrait présente une capacité de stockage extrêmement réduite de quelque 35 m2. Aussi, le magasin doit-il être approvisionné continûment en camionnettes : six ou sept navettes a priori. Une commande prise par Internet avant 17 heures doit en principe être disponible une heure après.
Un panier moyen approchant les 40 euros
L’expérience dépasse les espérances de Thomas Pocher. En un peu plus d’un mois, il a recruté plus de 900 clients actifs. Le panier moyen n’est pas de 25 euros, comme il l’anticipait, mais se rapproche de 40 euros. Cette clientèle globalement jeune, autour de trente ans, achète des produits d’apéritif, des plats préparés, des fruits et légumes bios, des produits équitables. L’assortiment va jusqu’à 12 000 références, soit le nombre des autres drives du commerçant. C’est deux fois plus que dans une supérette de centre-ville, et à prix volontairement « agressifs », en réplique à ceux de ses hypermarchés. Un employé est sur place pour assurer un peu de chaleur humaine. Sont aussi prévus des services de livraison à domicile (sans moteur), de délivrance de paniers de fruits et légumes bios ou de colis, ou de pressing, en partenariat avec les commerces environnants.
Thomas Pocher fait coup double : il recrute des jeunes consommateurs qui vont inspirer l’hypermarché de demain et inscrit l’enseigne E.Leclerc dans l’environnement quotidien d’un centre-ville.