Flexibilité
Un accord de rattrapage des heures chez Labeyrie
La cohésion sociale maintenue chez Labeyrie sur le site de Came pendant la grippe aviaire a permis la mise en place d’un accord interne de rattrapage des heures non travaillées. Témoignage.
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Dans l’atelier de transformation de foies gras Labeyrie à Came (Pyrénées-Atlantiques), a été conclu le 4 janvier 2018 un accord de rattrapage des heures non travaillées pour cause de manque de canards au titre de la saison 2017-2018, pour une durée déterminée. En effet, l’État avait décrété l’an dernier différentes mesures de lutte contre la grippe aviaire ayant sévi dans le Sud-Ouest : abattages, vide sanitaire en élevages. La production a mis du temps à reprendre. L’accord a établi onze jours de fermeture entre début janvier et début mars 2018 (les jours inscrits sur un calendrier pouvaient varier sans qu’il soit nécessaire de négocier un avenant ; la direction s’engageant à prévenir les salariés dans un délai raisonnable). Cet accord mentionne tenir compte de « la nouvelle rédaction issue de la loi du 08/08/2016 », dite loi El Khomri.
Schématiquement, les salariés n’ont subi aucune perte salariale pendant les semaines concernées. En revanche, ils devront effectuer ces heures dans les douze mois. Un calendrier de rattrapage a été établi entre juillet 2018 et début mars 2019.
Donnant-donnant
Sans cet accord il n’y aurait eu que deux possibilités : soit une retenue définitive sur les salaires, soit un paiement de ces heures par l’entreprise sans contrepartie. Le responsable de production des ateliers de Came, Bertrand Despagnet, témoigne de l’ambiance des négociations : « Le premier sentiment des salariés était qu’ils allaient avoir une perte salariale. Cela n’a pas été le cas. Leur compte de modulation n’a pas été affecté et on ne leur a pas imposé de congés pendant les fermetures. Après chaque discussion avec les élus, j’allais expliquer dans les ateliers au personnel, pour que cela soit transparent. Et cela s’est plutôt bien passé ».
Les représentants syndicaux FO et CGT sont les signataires. Alors que les textes concernés s’expriment en heures/jours « récupérés », les parties sont convenues de les nommer « de rattrapage », ceci « afin d’ôter toute ambiguïté avec d’éventuels heures ou jours de repos », dit l’accord.