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Résultats financiers
Tipiak pousse sa marque hors de France

Le groupe Tipiak a vécu un exercice 2017 difficile, principalement en raison de la guerre des prix et du renchérissement de certaines matières premières. L’industriel nantais voit de plus en plus son avenir vers l’étranger. Il y pousse pas à pas sa marque.

L’année 2017 a été plutôt difficile pour Tipiak. Avec un chiffre d’affaires stable à 198 millions d’euros (M€), le groupe a vu ses résultats économiques reculer. Son résultat net s’affiche en baisse de 18 % à 4,2 millions d’euros (contre 5,1 M€ en 2016), pour un excédent brut d’exploitation consolidé qui s’établit à 14,6 millions d’euros, en recul de 1,3 million, et un résultat opérationnel de 6,1 millions d’euros, en diminution de 21 %. Ses résultats financiers atteignent le niveau le plus bas depuis 2012.

Pour le groupe, deux faits expliquent cette situation : une amélioration du mix produit inférieure de moitié à celle de l’année précédente et un effet ciseaux défavorable entre la hausse des achats de certaines matières premières et ses prix de vente. « Ces deux effets expliquent la baisse de nos résultats nets et d’exploitation », note Jean-Joseph Schiehlé, directeur administratif et financier du groupe. Le secteur froid a le plus subi cet effet ciseaux, notamment en raison des stocks importants de noix de Saint-Jacques réalisés par le groupe.

La marque Tipiak en difficulté sur le sec

En matière de chiffre d’affaires, si le secteur froid a connu une croissance de 2 % à 125 millions d’euros, le secteur sec a quant à lui connu un recul du même ordre à 73 millions d’euros. « L’environnement a été très concurrentiel. Les GMS se sont livrées à une bagarre féroce, notamment sur les marques nationales. Pour rappel, les PVC en 2017 ont encore reculé de 0,5 %, après plusieurs années de déflation. La concurrence a aussi été forte entre fabricants », précise le directeur financier.

L’environnement a été très concurrentiel

Même la croissance de sa marque Tipiak a ralenti. Oscillant depuis 2013 entre +8 et +12 %, la marque a connu une légère croissance de 2 % entre 2016 et 2017. Ceci est à imputer en partie à la faible performance du secteur sec, et à une concurrence accrue par l’arrivée d’acteurs étrangers sur le segment du couscous et de la semoule. « Nous ne sommes pas inquiets, car nous avons des parts de marché solides, même quand des grands groupes internationaux s’attaquent à la France. Ces acteurs atteignent à peine 5 % de parts de marché des produits céréaliers, alors que notre marque a gagné 1 point. Nous sommes sereins sur ce point-là. En revanche, cet environnement a tendance à freiner le marché plutôt que de l’accélérer. Cela a été un peu la cacophonie avec de très fortes rotations des produits. Mais la situation commence à rentrer dans l’ordre », raconte Hubert Grouès, président-directeur du groupe.

Extension du site de Pont-Château pour l’export

Les ventes du groupe sur le secteur froid se sont mieux portées et la marque Tipiak aussi. Globalement, les ventes à marque ont gagné 1 % à 56,6 millions d’euros. « Sur un segment entrées aux fruits de mer en recul, la marque a gagné des parts de marché pour atteindre 49 % en valeur », note Hubert Grouès. Sur le marché international, les ventes à marque Tipiak affichent une très forte progression de 32 % par rapport à 2016 grâce notamment aux succès commerciaux rencontrés en Amérique du Nord. Ces performances à l’étranger poussent d’ailleurs le groupe à engager un important investissement de 13 millions d’euros sur son site de Pont-Château (44), l’un des trois sites du pôle traiteur-pâtissier du groupe.

Nous cherchons à retrouver de la croissance par notre développement international

Ce montant entre dans le cadre d’un programme d’investissement de 40 M€ sur trois ans, qui atteint un niveau légèrement supérieur à celui engagé ces dernières années. « L’investissement très significatif de Pont-Château sera réalisé pour accompagner notre stratégie internationale sur le traiteur-pâtissier. Nous cherchons à retrouver de la croissance pour l’intensification de notre politique d’innovation et par notre développement international », souligne Hubert Grouès.

En 2017, le groupe a investi 7,9 millions d’euros (8,9 M€ en 2016) sur ses sept sites industriels pour des projets essentiellement dédiés à l’amélioration de la productivité industrielle, à l’accroissement de capacités de production, à l’innovation produits, au renouvellement des équipements ou à la modernisation des systèmes d’information.

+10 % à l’étranger

Globalement, le groupe a connu une croissance de 10 % de ses ventes à marque Tipiak à l’étranger. « Il y a une dynamique accrue à l’international. La croissance s’est même accélérée sur le premier semestre 2018 avec une hausse de 20 % de nos ventes à marque », insiste Hubert Grouès. Le Canada et l’Italie sont les deux principaux marchés du groupe à l’étranger. « Nous voulons reproduire la perception de la marque Tipiak en France à l’étranger. Et cela commence à fonctionner. Nous entrons plus facilement sur certains marchés. Au Mexique ou au Portugal, c’est allé assez vite. On espère pouvoir tenir le rythme voire l’amplifier », précise le président-directeur général, qui se voit bien un jour se doter d’une usine à l’étranger. « Je souhaite que cela soit possible un jour, mais nous n’en sommes pas encore là, d’autant que le “fabriqué en France” fonctionne mieux », conclut-il.

La prime du PDG passe mal auprès des salariés

Une partie des 600 salariés du groupe Tipiak ont débrayé le 18 juin dernier pour dénoncer le versement d’une prime exceptionnelle de 540 000 euros à leur président-directeur général, Hubert Grouès. Alors que les résultats du groupe sont en baisse, cette prime passe mal aux yeux des salariés. Elle a été attribuée au PDG le 14 juin par le conseil d’administration du groupe lors de l’assemblée générale. À 70 ans, Hubert Grouès a également été reconduit dans ses fonctions pour six ans. Dans un communiqué envoyé à la presse locale, la direction assume cette prime et la justifie par « la très forte progression de la valeur de l’entreprise depuis la prise de fonction d’Hubert Grouès en 1992 ». L’assemblée générale a également voté la distribution d’un dividende de 3,20 euros par action. Et à cette occasion, le PDG a renoncé « à toute indemnité de départ ».

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