FCO, Mercosur, importations, ce qu'attend Interbev du ministre de l'agriculture
Jean-François Guihard, président d'Interbev, revient pour Les Marchés sur les grands enjeux auxquels sont confrontées les filières bétail et viande : FCO, santé des abattoirs, Mercosur. Il espère avoir rapidement un interlocuteur engagé rue de Varenne. Interview.
Jean-François Guihard, président d'Interbev, revient pour Les Marchés sur les grands enjeux auxquels sont confrontées les filières bétail et viande : FCO, santé des abattoirs, Mercosur. Il espère avoir rapidement un interlocuteur engagé rue de Varenne. Interview.
Jean-François Guihard, artisan-boucher à Malestroit dans le Morbihan et président de la Confédération française de la boucherie et boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a été élu président d'Interbev en 2021. Rencontre au Space, à Rennes.
Quel impact ont les épidémies de FCO3 et FCO8 sur la filière bovine ?
Jean-François Guihard : Il y a peu de mortalité en bovins actuellement, mais c’est trop tôt pour chiffres. Nous sommes néanmoins inquiets à moyen terme, la croissance des animaux est perturbée, leur fertilité aussi. La situation est très inquiétante. Le seul moyen de lutter c’est la vaccination. Il faut le plus de vaccins possible, le plus rapidement possible, pour tous les éleveurs. On manque d’un interlocuteur au ministère ! .
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Il faut le plus de vaccins possible, le plus rapidement possible, pour tous les éleveurs.
Comment réagissent les consommateurs ?
J.-F.G. : Pour le moment les médias et les pouvoirs publics sont très clairs, c’est une maladie d’élevage il n’y a aucun risque pour le consommateur. Heureusement, il n’y a pas de panique qui n’aurait pas lieu d’être.
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Où en est le plan abattoir ?
J.-F.G. : Actuellement, la stratégie abattoir est travaillée dans chaque région. Mais il est évident que pour préserver les abattoirs, il faut préserver la production. De la FCO, mais aussi de la décapitalisation. Les contrats sont un bon outil, qui concernent actuellement 40 % des jeunes bovins et 25 % du cheptel bovin dans son ensemble. Mais il faut aussi préserver la demande, et cela implique de lutter contre les importations, notamment en restauration collective.
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A propos des importations, quid du traité commercial avec le Mercosur ?
J.-F.G. : Nous sommes très inquiets ! C’est simple, je dis, même droits, mêmes devoirs ! Les produits que l’on importe doivent répondre aux mêmes normes, il faut des mesures miroirs, ce pour la protection des consommateurs.
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De plus Thierry Breton a démissionné de son portefeuille de Commissaire européen, or c’était plutôt un allié. J’ose espérer que Stéphane Séjourné portera la parole du président qui s’est engagé à ne pas signer dans les conditions actuelles. Nous sommes dans une position d’attente, sans jamais de réponse claire au niveau européen.
Il faut des mesures miroirs, ce pour la protection des consommateurs
Un ministre de l’Agriculture pour inaugurer le salon aurait été un gage rassurant ! Il sera attendu au Sommet de l’élevage, avec un vrai discours, une vraie vision !
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