Second degré : une restauration meilleure mais inégalitaire
Les élèves français scolarisés en collèges publics sont inscrits à la cantine à hauteur de 70 % (contre 55 % en 1996), et ils sont 68 % dans les lycées, rapporte une récente enquête du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco). Réalisée via un questionnaire en ligne adressé aux chefs d’établissement du second degré (869 réponses jugées exploitables) entre le 26 juin et le 16 juillet 2017, cette étude montre néanmoins que cette forte fréquentation cache de grandes disparités selon le contexte social familial des élèves. Si, en moyenne, 29 % seulement des collégiens ne sont pas inscrits à la cantine, c’est le cas de près de 59 % d’entre eux en zone d’éducation prioritaire. Dans les collèges classés en REP+, seul un élève sur quatre est inscrit au restaurant scolaire.
40 % d’élèves issus de famille défavorisée ne mangent pas à la cantine
Plus généralement, en moyenne, au collège, « les élèves issus de famille défavorisée sont deux fois plus nombreux (40 % d’entre eux) à ne pas manger à la cantine que les élèves issus de famille favorisée (22 %) et très favorisée (17 %) », rapporte le Cnesco. Une situation à relier avec le fait que 55 % des établissements du second degré déclarent qu’il n’existe pas de politique tarifaire spécifique pour leurs élèves les plus démunis, seuls 22 % des établissements proposant une grille pouvant aller jusqu’à la gratuité.
63 % des établissements proposent au moins deux plats
Dommage, selon l’enquête Cnesco, l’offre en restauration scolaire dans le second degré tend à s’améliorer. En matière de diversité tout d’abord : 63 % des établissements du second degré proposent un choix entre au moins deux plats principaux (et même 81 % des établissements pour les lycées). Pour autant « les régimes alimentaires spécifiques restent marginaux », souligne le Cnesco. Ainsi, une alternative végétarienne n’est proposée que dans 17 % des établissements interrogés. Cependant, 89 % proposent une portion plus importante de légumes aux élèves ne consommant pas de viande ni de poisson.
Par ailleurs, les établissements se montrent attentifs à leurs approvisionnements en matières premières. Dans plus de la moitié des établissements du second degré, les produits frais et les produits de saison sont présents dans plus de 25 % des menus proposés. En revanche, concernant le bio, seuls 8 % des établissements déclarent proposer plus de 25 % de produits bios dans leurs repas. Cependant, selon l’enquête du Cnesco, de nettes différences apparaissent selon que les repas sont préparés au sein de l’établissement ou non. « Les prestataires privés et les cuisines centrales utilisent nettement moins de produits frais et de saison », est-il écrit dans la synthèse de l’étude.
Autre point positif : « la cantine traditionnelle a désormais laissé place à des espaces plus modernes, organisés en self-service et/ou îlot (buffet, ndlr), dans 93 % des établissements du second degré (89 % disposent d’un self-service) », souligne le Cnesco. Des progrès restent toutefois à faire en matière de développement durable puisque seulement 51 % des établissements déclarent avoir mis en place un système de tri sélectif réalisé par les élèves.
Des animations fréquentes
75 % des établissements interrogés par le Cnesco déclarent mettre en place des actions de sensibilisation au gaspillage alimentaire et 66 % des actions de sensibilisation à l’équilibre alimentaire. Autres thèmes d’animation autour de la restauration mis en avant : découverte des cultures culinaires du monde (74 % des établissements), semaine du goût (67 %), découvertes de spécialités locales (57 %).