Quasi impossible de passer à une agriculture 100% bio sans déforester
Nourrir la planète en 2050 grâce une production agricole 100% biologique ne pourrait se faire sans une augmentation importante de la surface cultivée ou un changement du régime alimentaire des êtres humains, selon une étude publiée dans Nature Communications. Les chercheurs se basent pour leurs modèles sur une population de plus de 9 milliards d'êtres humains en 2050 et sur une augmentation nécessaire de 50% de la production agricole pour nourrir la planète à cette date. Selon l'étude, l'agriculture biologique ayant de moindres rendements que l'agriculture traditionnelle, il faudrait pour atteindre cet objectif sans modifier le comportement alimentaire actuel augmenter de 16 à 33% les surfaces cultivées, accroissant dans le même temps la déforestation de 8 à 15%. Malgré des impacts environnementaux positifs du bio, notamment de la non-utilisation des pesticides, les chercheurs qualifient cette solution de « non viable ». Obtenir 100% de produits agricoles bio sans augmenter la surface cultivée devient « viable » uniquement en baissant de 50% le gaspillage alimentaire et en même temps en supprimant totalement les cultures destinées à l'alimentation animale, selon les chercheurs. Résultat : moins de têtes de bétail, et un passage de 38% à 11% de la part que représentent les protéines animales dans la totalité des protéines consommées par l'homme.