Prix des œufs : tension historique et craintes des industriels
L’évolution des prix des œufs français, au 06 mars 2025, expliquée par Les Marchés qui publie trois fois par semaine la TNO (Tendance Nationale Officieuse).
L’évolution des prix des œufs français, au 06 mars 2025, expliquée par Les Marchés qui publie trois fois par semaine la TNO (Tendance Nationale Officieuse).

Œuf de table : Aucun changement de ton sur le marché de l’œuf calibré. Les opérateurs ne parviennent pas à satisfaire les besoins de leurs clients. La tension est forte à tous les maillons de la chaîne commerciale. Aucune solution n’est à rechercher du côté de l’importation au vu des prix pratiqués. Du côté des œufs tout-venant vers le conditionnement, là encore les approvisionnements sont complexes, même si les opérateurs se veulent rassurant sur le risque d’une pénurie en GMS ; il n’empêche que les rayons sont dégarnis.
Industrie : C’est un marché totalement inédit que celui de l’œuf destiné aux casseries, qui est entré dans une spirale haussière à l’instar de ce qui a été vu chez nos voisins européens la semaine dernière. Peu d’échanges sont pratiqués en spot et l’écart de prix est très large entre des volumes sur des bases similaires à la cotation de la semaine dernière et certaines transactions réalisées ce jour par des industriels qui anticipent une nouvelle hausse la semaine prochaine. Jamais les prix n’avaient autant bondi en une semaine.
Plusieurs casseries nous rapportent cesser d’acheter des volumes en spot, se cantonner aux contrats et arrêter les fabrications quand elles ne peuvent plus répercuter la flambée des œufs sur le le prix des ovoproduits. Ce qui est d’autant plus difficile que les négociations avec la GMS se sont mal passées, et que certains utilisateurs d’ovoproduits vont se trouver dans une situation compliquée. Le prix spot du jaune d’œuf liquide décolle et atteint des niveaux prohibitifs pour plusieurs utilisateurs, tandis que le prix du blanc reste assez stable.
La flambée sur le marché européen est multi-factorielle, grippe aviaire en Pologne, travaux de conversion en Espagne, baisse de la productivité lors du passage au code 2, alors que la demande progresse. Mais ce qui alimente encore plus la flambée ces derniers jours, c’est l’intérêt des États-Unis pour les œufs coquille européens. Si l’exportation d’ovoproduits vers les États-Unis est complexe, celles d’œufs coquille est plus simple est vivement incitée par les ambassades américaines. D’où une crainte de voir des volumes déjà trop rares disparaître dans les prochaines semaines du marché communautaire.