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Pourquoi les ventes de pintades peinent à reprendre après la crise

La production de pintade reprend mais la volaille n’a pas retrouvé sa place dans les assiettes des Français, à domicile comme en RHD. La GMS s’est imposée comme premier point de vente, car les restaurateurs ont fait évoluer les menus. Bouchers et volaillers restent des lieux d’achats appréciés des consommateurs pour leur expertise. 

Jean Louis Zwick président du Comité interprofessionnel de la pintade
Jean-Louis Zwick, président du Comité interprofessionnel de la pintade fait le point sur les débouchés de la filière.
© Sheila Kolani

La consommation de la pintade s’est contractée en France. Rien qu’en 2023, les achats des ménages ont reculé de 7,9 % en volume sur un an. La pandémie de coronavirus, la grippe aviaire, l’inflation, le manque de surface pour la production se sont progressivement succédé. « Mi 2023, on a assisté à une frilosité des distributeurs. Ils se sont recentrés sur des produits basiques en raison de l’inflation », se rappelle Jean-Louis Zwick, président du Comité interprofessionnel de la pintade (CIP), hier à Paris lors d’un point presse. Dans le même temps, la production a baissé de 4,8 %, toujours par rapport à 2022. « L’offre était insuffisante en fin d’année pour répondre aux attentes des consommateurs », déplore le président du CIP.

Lire aussi : Pâques 2024 : “la pintade est considérée par beaucoup de Français comme une volaille festive“

La GMS s’est imposée comme le premier débouché de la pintade

La production de pintade progresse depuis le début de l’année 2024. Au cours des huit premiers mois de l’année, les volumes abattus ont augmenté de 1 764 tonnes par rapport à la même période en 2023. Le CIP espère voir la pintade retrouver des parts sur le marché de la volaille. En 2019, la RHD était le principal débouché de la filière avec 42 % pour tomber à 26 % en 2023. La baisse de l’offre a incité les restaurateurs à modifier leur carte. Comme en canard, il est difficile de récupérer ces parts de marché. Quatre ans plus tard, les ménages se sont imposés comme le premier débouché de la pintade en passant de 39 à 53 %. D’autant plus que « 62 % des pintades sont vendues en grande distribution », rappelle Jean-Louis Zwick.

Plus de pintades dans les débouchés traditionnels

D’après une étude du CIP et du CSA en 2023, environ 71 % des consommateurs-acheteurs de pintades disent en trouver facilement dans les commerces traditionnels comme les boucheries contre 65 % en grande distribution. D’ailleurs on retrouve plus de pintade chez les bouchers et les volaillers (12,6 %) que les autres volailles (hors lapin et élaborés), 5,6 %. Les pintades sont aussi plus présentes dans les marchés et foires (12,7 %), que les autres volailles (2,2 %).

Lire aussi : Pintade : les bons chiffres à l’export  

Dans les rayons traditionnels, les consommateurs recherchent notamment « l’expérience consommateur, le boucher étant prescripteur dans l’acte d’achat », « une réassurance en matière d’origine, de transparence, de traçabilité et de sécurité alimentaire », précise Jean-Louis Zwick.

Les consommateurs veulent de la découpe de pintade

Toujours selon la même étude, « 74 % des consommateurs achèteraient plus souvent de la pintade s’il elle était disponible en découpes », déclare le président du CIP. En effet, les consommateurs de volailles privilégient la découpe et en pintade, la découpe est moins vendue que pour les autres volailles. « En magasins, seuls 20 % des achats des ménages ont lieu sous forme de découpes en 2022 », précise notre interlocuteur. Remarquons qu’en moyenne en 2023, il fallait débourser 16,39 € pour un kilo de pintade découpée contre 10,57 € pour un kilo de pintade PAC d’après Kantar. 

Lire aussi : La découpe de pintade a du potentiel mais doit s’imposer 

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