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Pourquoi les prix des bovins viande résistent, pas ceux des races laitières ?

Alors que les prix des vaches laitières décrochent, les prix des vaches allaitantes et JB Viande résistent. Explications d’Emmanuel Bernard, président de la section bovine d'Interbev.

graphique cotations vaches
L'écart se creuse entre les prix des vaches viande, qui résistent, et ceux des vaches laitières, en fort recul
© Les Marchés

4,03 €/kg, c’est le prix moyen entrée abattoir de la vache Lait O en semaine 48. Soit 70 centimes de moins que début septembre, et 15 % sous le niveau de l’an dernier, même date. « Le marché de la vache laitière est très dépendant du contexte européen. Il y a une décapitalisation laitière, un surcroît momentané d’offre », explique Emmanuel Bernard, président de la section bovine d'Interbev, qui continue « or certains marchés sont très réactifs, avec des prix qui varient beaucoup. Le cours de la vache laitière française s’était écarté des autres références européennes, proche de la vache viande. La situation se normalise ». 

Les prix allemands avaient en effet chuté dès le printemps dernier. Mais la tendance est à une stabilisation voir un léger redressement depuis début novembre, même schéma en Irlande avec des hausses depuis mi-novembre. 

Dans le troupeau allaitant, la décapitalisation ralentit

Dans le troupeau allaitant, « le manque d’offre tient les prix », résume le président. En semaine 48, les abattages de vaches viande chutaient de 10,1 % par rapport à l’an dernier, et sur les quatre dernières semaines ils reculaient en moyenne de 8,7 %. 

" La décapitalisation tend à ralentir "

« La décapitalisation tend à ralentir, on était à -3,2 % en début d’année, là c’est plutôt entre -2 % et -2,2 % », explique-t-il, d’où la baisse de l’offre. Alors que certains opérateurs de la viande se montrent alarmants sur la consommation, Emmanuel Bernard, lui, est plus rassurant. « Avec des chiffres d’ensemble, avec du recul, on constate que la consommation n’a pas baissé plus que la production » relativise-t-il, « c’est d’ailleurs ce qui a permis de tenir cette linéarité des prix très peu connue auparavant ». Depuis la première semaine de septembre, les prix des vaches Viande R n’ont reculé que de 2,7 %.

Une bonne demande sur les concours de Noël

Alors que les concours de Noël pour les bovins de haute qualité se tiennent en ce moment, l’éleveur de la Nièvre se montre optimiste « sur ces animaux de prestige, on a 98 % à 100 % de vendus, à des prix satisfaisants ». Si la consommation souffre en effet de l’inflation, elle ne s’est pas pour autant effondrée. « La filière sait s’adapter, gère ses équilibres, la boucherie traditionnelle aussi évolue pour répondre aux besoins des consommateurs », rassure Emmanuel Bernard, qui confie tout de même « On est en revanche plus inquiets sur le Label Rouge et le bio ».

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