Aller au contenu principal

Pintade : et si le manque de disponibilité expliquait la déconsommation ?  

Les disponibilités en pintade s’érodent en magasin principal débouché de la filière.  

© Comité interprofessionnel de la pintade

La covid-19 et la grippe aviaire ont fortement déstabilisé le marché français de la pintade dans un premier temps. La hausse des coûts de production répercutée en rayon (+11,4 %) a assené un nouveau coup dur à la filière selon le comité interprofessionnel de la pintade (Cip). Les achats des ménages se sont contractés de 13,4 % entre 2021 et 2022 sous fond de raréfaction de l’offre en magasin (-7,6 %) même si 68 %1 des Français disent en consommer, plus de 3 fois par an pour 41 % d’entre eux. « Sur les sept premiers mois 2023, la déconsommation se poursuit, avec une baisse de –14,5 % des achats des ménages par rapport à la même période en 2022 », constate le Cip.  Près de 32 % des Français ne consomment pas de pintade. Parmi eux 42 % n’y pensent pas et 25 % disent ne pas en trouver facilement. 

Plus de pintade en rayon  

Les achats des ménages au détail représentent plus de la moitié des débouchés de la filière française (70 %). La part de consommation hors domicile (restauration) s’érode, elle comptait pour 52 % du total des ventes en 2019 et n’est plus que de 30 % en 2023.  Les circuits de distribution sont variés mais l’essentiel des volumes sont achetés en grande distribution en 2022 (63,5 %). On trouve aussi de la viande de pintade chez les bouchers-volaillers, en marché etc.  Toutefois, l’offre est peu diversifiée dans le principal débouché. « La pintade se différencie des autres volailles par sa faible part vendue en découpes. Tous circuits confondus, en 2022, seuls 20 % des achats des ménages ont eu lieu sous forme de découpes (cuisses suprêmes, filets, aiguillettes...). Cette proportion est plus élevée pour les achats effectués en boucheries (29%) et encore davantage sur les marchés (41%). Et pourtant, 74 % des consommateurs sondés déclarent qu’ils achèteraient plus souvent de la pintade s’il elle était disponible en découpe », indique l’interprofession. Bien évidemment, la hausse du prix de la viande de pintade est également un facteur à prendre en compte pour expliquer la déconsommation, cette explication étant généralisée pour tous les produits frais traditionnels.  

La production progresse  

La filière reprend le dessus cette année. L’Itavi s’attend à une hausse de la production de 7,5 % en 2023. Déjà sur les 7 premiers mois de l’année, les mises en place ont augmenté de 2 % sur un an. Cependant, la filière n’est pas sortie d’affaires, les mises en place par rapport au sept premiers mois de 2019 « année normale » accuse un recul plus que conséquent (-23 %). En 2022, la France avait mis en place environ 22 millions de pintades, soit 9 % de moins par rapport à 2021 et de 24 % de moins comparé à l’année 2019. Dans le même temps, les coûts de production sont baissiers, les prix pourraient fléchir en rayon. Cette détente sur le marché de la pintade est attendue par la filière française. « La filière française de la pintade se distingue en couvrant l’intégralité de la demande du marché national, exportant même son savoir-faire à l’international. La balance commerciale de la France a enregistré un excédent de 4,8 millions de tonnes et 25 millions d’euros en 2022. La filière française des pintades contribue ainsi à la souveraineté alimentaire du pays et représente même 85 % de la production européenne et mondiale », se vante le Cip.  

Campagne digitale  

L’interprofession lance une nouvelle campagne digitale, financée par l’Union européenne, qui s’adresse aux professionnels de la restauration (débouché en dégringolade) ainsi qu’aux consommateurs en France mais aussi en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. La campagne met l’accent sur le bien-être animal, la préservation de l’environnement 

1.Enquête menée par l’Institut CSA pour le Comité interprofessionnel de la Pintade (CIP) menée du 4 au 11 juillet 2023 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 008 individus âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population française.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les plus lus

vache charolaise dans un pré
La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment

Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer…

LES ÉTATS-UNIS PREMIER EXPORTATEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE, infographie parue dans Les Marchés Mag de juin 2023
États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Leader du marché mondial agricole et agroalimentaire, qu'est ce qu'exportent les États-Unis ? Quelles sont les productions…

oncle sam reçoit des dollars, vue en contre plongée
Droits de douane des États-Unis : quelles perspectives pour les échanges agricoles

Le président américain a annoncé, comme prévu, le 2 avril, une volée de droits de douane qui n’épargnent aucun pays ni aucun…

image d'un rayon oeuf vide
Flambée des prix des œufs en France, est-ce la faute des États-Unis ?

Alors que la pénurie d’œufs aux États-Unis et les prix exorbitants des œufs à New York ont défrayés la chronique, la hausse…

agneaux et brebis en bergerie
Les prix des agneaux de nouveau au-dessus de 10 €/kg, des records probables pour Pâques

Les prix des agneaux progressent de nouveau, à un mois de Pâques, temps fort de consommation de la viande ovine, qui résiste…

des poules oranges
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 28 mars 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio