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Pénurie d’œufs aux États-Unis : que prévoit le plan de l’administration Trump

Face à la pénurie et la flambée des prix des œufs aux États-Unis, le gouvernement américain et l’USDA ont dévoilé un plan à 1 milliard de dollars. Biosécurité et importations sont au programme.

oeufs blancs dans des emballages plastique
Les Etats-Unis vont importer des oeufs de Turquie pour donner un peu d'air à leur marché plombé par la grippe aviaire
© Parlement européen

L’administration Trump et l’USDA ont donné davantage de détails, mercredi, sur leur plan pour contrôler la flambée des prix des œufs aux États-Unis. L’USDA investira 1 milliard de dollars, qui s’ajouteront aux 2 autres milliards déjà dépensés depuis le début de l’épizootie en 2022. 166 millions de pondeuses ont été tuées depuis 2022, dont 30 millions depuis le début de 2025. 

500 millions de dollars pour la biosécurité

Ce qui a réduit la production de 21 %. L’USDA a identifié des leviers prioritaires pour améliorer la biosécurité des élevages, qui seront pris en charge à 75 % par le gouvernement, pour un total de 500 millions de dollars. Les pertes des éleveurs pourraient aussi être mieux indemnisées, avec un budget à 400 millions de dollars mais sur la vaccination, le flou reste de mise, aucun vaccin n’a été approuvé pour l’heure. 100 millions de dollars seront néanmoins consacrés à la recherche. La vaccination est envisagée pour les poules pondeuses et les dindes, mais pas pour les poulets pour garantir les débouchés export. 

Les États-Unis cherchent à importer des œufs

Autre mesure du plan, l’importation de 70 à 100 millions d’œufs dans les deux prochains mois. La Turquie, un des rares grands exportateurs d’œufs agréés par les États-Unis, devrait en sortir gagnante. Le Pays y a déjà envoyé 71 millions d’œufs en 2024, ce qui devrait être multiplié par six en 2025, évoque CNN. Pour limiter l’inflation sur son marché local, la Turquie a mis en place des taxes à l’exportation mais un accord avec les États-Unis a sécurisé l’envoi progressif de 15 000 tonnes, rapporte l’USDA. Néanmoins ces volumes restent une goutte d’eau aux 7,57 milliards d’œufs produits en janvier. Il faudrait importer 1 milliard d’œufs pour calmer le marché, calcule de son côté le New York Times. Aucun pays n'a les capacités de production suffisantes et le temps qu'elles soient déployées, il est possible que le marché de l'oeuf se soit assagit outre-Atlantique. L'Ukraine propose néanmoins ses œufs en échange de soutien contre l'invasion russe.

Les opérateurs français nous ont rapportés ne pas être agréés et être réticents face aux démarches de longue haleine à entreprendre. Les Pays-Bas et la Pologne notamment auraient des outils agréés par l'USDA. 

Des prix records qui plafonnent

Les prix des œufs ont plafonné cette semaine aux États-Unis, à 8,105 $/douzaine mercredi contre 8,11 la veille. Une première accalmie liée au tassement de la demande, car la plupart des distributeurs ont mis en place des quotas et certaines chaînes de restaurants demandent des suppléments pour les produits à base d’œufs. Ce prix moyen cache la très grande disparité des prix dans le pays, avec localement des œufs vendus à 12 $/douzaine, rapporte la presse américaine. 

Une hausse des prix imprévisible en 2025

L’USDA anticipe, dans ses dernières prévisions, que les prix des œufs progresseront en moyenne de 82,6 % en 2025, mais avec un intervalle de prédiction allant de -4 % à +293 %, intervalle inhabituellement large que l’agence justifie car « les œufs sont la catégorie la plus volatile ». 

Les pratiques de l'industrie scrutées

La grippe aviaire pourrait bien ne pas être la seule responsable de l’inflation record des œufs américains, le New York Times évoque la demande de la sénatrice démocrate Elisabeth Warren d’enquêter sur les pratiques des industriels du secteur. Le numéro 1, Cal-Maine Foods, contrôle un cinquième des œufs pondus aux USA, et a vu son revenu net progresser de 500 % en 2024. 

Dans le même temps, le virus de la grippe aviaire continue de répandre chez les bovins, avec plus de 1000 fermes laitières touchées, notamment avec le nouveau variant qui a causé la mort d’un homme en Louisiane. 

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