Nutri-Score : une victoire de taille pour le Pr Hercberg
« Après quelques années de préparation et dix ans de pilotage de l’étude NutriNet-Santé, il est temps pour moi de céder la place à ce poste et de passer le relais », écrivait le Pr Serge Hercberg fin mai 2019 à ses « nutrinautes ». Si l’épidémiologiste a laissé les rênes de son laboratoire de l’université Paris 13, à 67 ans, il est loin de couler une retraite paisible et mène toujours le combat en faveur de son « bébé », le Nutri-Score, avec l’objectif de le rendre obligatoire au niveau européen. Celui qui a présidé le PNNS relaie largement sur les réseaux sociaux l’initiative européenne Pro-Nutri-Score portée par sept associations de consommateurs. Rassemblant 48 000 signatures, la pétition doit atteindre le million d’ici au 8 mai 2020 pour obliger la Commission européenne à réagir. D’ici là, Serge Hercberg se réjouit déjà d’une « première victoire » : le fait que Nestlé ait annoncé adopter l’étiquetage nutritionnel simplifié pour tous ses produits vendus en Europe. Or, Nestlé faisait partie en 2017 d’un groupe de six multinationales (avec Coca-Cola, Pepsico, Mars, Mondelez et Unilever) qui refusaient cet étiquetage et appelaient à utiliser un autre système baptisé Evolved Nutrition Label (ENL), basé sur une approche par portions. Contactés par l’AFP, la totalité de ces groupes assurent aujourd’hui qu’ils soutiennent la mise en place d’un processus d’étiquetage uniforme à l’échelle européenne. Mais Mars utilise depuis 2009 l’étiquetage Apports quotidiens de référence (AQR). Pepsico et Coca-Cola ont pour leur part indiqué qu’ils testaient en Europe le système Nutri-Couleurs. Unilever attend la publication d’un rapport de la Commission européenne sur l’étiquetage nutritionnel.