CFIA 2020
L'Usine Agro du futur en avant-première
Le plateau de l’Usine Agro du CFIA reporté aux 26-28 mai accueillera une ligne de production de dernière génération mise en musique par vingt-deux équipementiers. Elle a été présentée en avant-première à la presse le 27 février.
Cette ligne de fabrication de salades de 23 mètres fonctionnera en continu dans le show-room du plateau technologique de 450 mètres carrés du hall 6 du prochain CFIA, reporté fin mai pour cause de coronavirus. C’est la seconde année consécutive que Bretagne Développement Innovation (BDI) et le pôle de compétitivité Valorial présentent une ligne industrielle constituée des plus récentes briques technologiques mises au point par des équipementiers ou centres techniques de l’Ouest.
L’an passé, c’était sur le thème de l’usine agile. Cette année, place à l’usine en transitions qui met l’accent sur la modularité industrielle. Ou comment adapter en permanence son outil face à l’augmentation croissante des références à fabriquer, aux exigences grandissantes en matière de sécurité alimentaire, aux constantes évolutions réglementaires, etc.
Un osmoseur qui valorise les coproduits
« Elle a été pensée après que nous avons sondé les grands industriels de la première transformation, second secteur dans l’Ouest après la viande », explique Guillaume Briend, responsable numérique en agriculture et agroalimentaire à BDI, agence de la Région Bretagne. Cinq thématiques ont été listées, et les équipementiers de la Région, fédérés depuis 2015 par BDI (lire encadré), ont été sollicités pour y participer. Vingt-deux ont répondu présents. Il y aurait pu y en avoir plus, mais le bâtiment n’aurait pas été assez grand pour accueillir une ligne de production plus grande. « Sur le plan alimentaire, nous présentons une innovation, un osmoseur (procédé Osmofood, ndlr) qui valorise les coproduits en les réorientant dans le circuit », poursuit Guillaume Briend.
Une casquette connectée
La ligne propose une transition sociale de type « opérateur du futur » avec la démonstration d’une casquette connectée qui mesure le stress psychique au travail des opérateurs « à l’origine de 35 % des arrêts de travail dans les IAA », expliquée sur le site de BDI. La ligne de l’usine en transitions met aussi l’accent sur l’environnement avec un module de conditionnement utilisant des emballages écoconçus et les dernières technologies en matière de contrôle sanitaire des aliments, notamment à partir de la spectographie. Enfin, la ligne de démonstration valorise les données avec une supervision MES intégrant le jumeau numérique du procédé, et comprend un aspect de lutte contre les cyberattaques.
Pour l’écosystème des équipementiers des IAA, le show-room de BDI et Valorial préfigure l’usine 4.0 de demain. Il constitue aussi une formidable vitrine de leur savoir-faire, très régulièrement visité. « Les treize équipementiers de l’usine agile du CFIA 2019 nous ont indiqué avoir réalisé vingt transformations en bureau d’études pour les plus petits ou vendu trente machines pour les plus gros », souligne Guillaume Briend.
La mobilisation de ce secteur pourrait être récompensée, à l’avenir, par la mise en place d’une plateforme technologique permanente. La proposition a été faite aux équipementiers, lors de la présentation à la presse de la ligne, fin février en Ille-et-Vilaine. « S’il doit y avoir une plateforme de ce type comme il en existe ailleurs dans d’autres secteurs, c’est à la Bretagne de le montrer », dit Guillaume Briend.
Un écosystème dynamique
Le secteur des équipementiers de l’agroalimentaire dans l’Ouest compte 218 acteurs, selon une étude de besoins réalisée récemment par BDI. Ce sont des PME de moins de cinquante salariés pour 80 % d’entre elles qui emploient un peu plus de 5 600 personnes. Parmi elles, cinquante travaillent à l’étranger via des revendeurs. BDI a commencé à les fédérer à partir de 2015. L’agence régionale les a convaincus de participer à la première ligne industrielle de démonstration au CFIA 2019 (« l’usine agile »). Ils ont suivi sur la ligne du CFIA 2020.