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Bio : « Il faut se mobiliser pour arrêter la baisse des assortiments ! »

Le spécialiste français de la pâte fraîche Saint Jean innove dans le segment des pâtes farcies, avec 7 références dont 3 bio. Goût et transparence sur l'origine, une promesse qui détonne dans la guerre des prix du moment. Le directeur marketing s’en explique aux Marchés, rappelant l’importance du bio pour Saint Jean et montrant de l'intérêt pour la démarche Origin'Info.  

 Bruno Gil, directeur marketing de Saint Jean
Pour Bruno Gil, directeur marketing de Saint Jean, il y a encore de la place pour du bio au rayon traiteur
© Saint Jean

Une mise en avant du plaisir. Du bio. La nouvelle gamme de pâtes farcies Saint Jean semble à contre-courant des attentes des consommateurs en cette période d’inflation. « Quand on est allés voir les distributeurs à l’été 2023 avec cette nouvelle gamme premium, on les a étonnés. Ils parlent prix. Ça nous a valu des désaccords avec certains arc-boutés sur la stratégie prix », récapitule Bruno Gil, directeur marketing de la marque rhônalpine.

Un lancement prometteur malgré le contexte économique

Une des référence de la nouvelle gamme Saint Jean

Entre l’inflation et le changement de recette « il faut compter 20 centimes de plus par paquet », estime Bruno Gil, rappelant qu’« il y a 20 % de farce en plus, c’est bien sûr la farce qui coûte plus cher ». Et pourtant, sans avoir engagé pour le moment de mécanisme promotionnel « le démarrage est encourageant. Nous manquons un peu de recul mais les rotations sont supérieures à celles de l’an dernier », explique Bruno Gil, appuyant sur la promesse plaisir.

«Les rotations sont supérieures à celles de l’an dernier »

 « On a un positionnement un peu iconoclaste sur les pâtes fraîches, avec des parfums de farce axés sur la culinarité française, on peut aller chercher des non-consommateurs ».

Lire aussi : Pâtes : combien Saint Jean a investi pour son nouveau site de production ?

Un rayon pâtes fraîches en croissance mais bataillé

« Le rayon pâtes fraîches a enregistré une des plus fortes croissances du rayon traiteur depuis des années, y compris en 2022 et 2023 », selon Bruno Gil qui nuance, « c’est hétérogène, les pâtes farcies sont un peu moins dynamiques, les gnocchis en plein développement ». Le rayon pâtes fraîches est assez bataillé, avec une refonte aussi chez le leader Giovanni Rana et l’arrivée de Panzani « avec de grandes ambitions et une débauche de moyens » soupire Bruno Gil. 

Sortir le bio de la spirale mortifère

Une des référence de la nouvelle gamme Saint Jean

Le bio compte pour 20 % des volumes de produits fabriqués par Saint Jean. Mais le secteur est en crise. « Il y a eu une explosion des assortiments en 2018, puis une chute, mais là, l’essorage est fait ! Il faut recommencer à faire du category management sur le bio, car il y a des trous au rayon traiteur ! », s’exclame le directeur marketing, constatant que la baisse des assortiments continue « on est encore sur du -7 % à -8 % sur la P5 ! ». 

« IIl faut recommencer à faire du category management sur le bio »

Or, l’offre et la demande sont corrélées, « Il faut se mobiliser pour arrêter la baisse des assortiments, on est dans une stratégie mortifère pour le bio ». 

Lire aussi : Relance des produits transformés bio : les conseils de trois experts

La nouvelle gamme de pâtes fraîches s'étoffera à la rentrée, avec sept nouvelles références, mais conventionnelles. « On est pour le moment à 3/7 de bio, il faut rééquilibrer », justifie Bruno Gil. 

Des indicateurs de reprise sur le marché du bio

Si le marché de la bio en GMS est toujours jugé terne par Bruno Gil, sur les grandes surfaces spécialisées bio (Biocoop, Naturéo…), « les ventes se sont stabilisées, voire reprennent. On a un ainsi un retour de la croissance sur notre marque bio Comptoir du Pastier ». 

« Un retour de la croissance sur notre marque bio Comptoir du Pastier »

Garantir des approvisionnements en origine France, une gymnastique

référence nouvelle gamme saint jean

 

L’approvisionnement le plus local possible est une des priorités de la marque. « Par exemple sur la recette champignon bio et ail des ours, notre shiitaké est français. Même s’il est plus cher, on peut se sourcer en qualité et en quantité, on le fait ». Ce n’est pas le cas sur tous les ingrédients, « sur le comté, c’est facile avec l’AOP, sur les légumes, on a plus de mal à trouver ce qu’il nous faut. La girolle est origine UE, mais on ne désespère pas de travailler ces filières en France, car ce sont des produits typiques de notre cuisine », récapitule le directeur marketing. 

 

Origin’info ? « On est 250 % en ligne ! »

Interrogé sur l’absence de Saint Jean dans les 80 marques engagées dans la démarche Origin’Info, Bruno Gil confesse n’avoir pas encore eu le temps de se pencher sur la question, « Mais on est 250 % en ligne ! Cet Origine score me paraît vertueux et factuel, c’est notre démarche, malgré les écueils sur les approvisionnements liés au changement climatique. On prône la souveraineté alimentaire ! ». 

Lire aussi : Pomme de terre origine France : pourquoi il faut craindre des tensions sur les approvisionnements

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