Volaille
L’offre en foie gras est fort restreinte
Dans la guerre contre l’influenza aviaire, l’élevage de palmipèdes à foie gras européen voit sa production très réduite cette année. Conséquence : une forte réduction du volume disponible, surtout en IGP.
Dans la guerre contre l’influenza aviaire, l’élevage de palmipèdes à foie gras européen voit sa production très réduite cette année. Conséquence : une forte réduction du volume disponible, surtout en IGP.
Le Comité interprofessionnel du foie gras (Cifog) estime la production nationale à 10 750 tonnes pour 2017, année de la pire influenza jamais connue, soit 22 % de moins qu’en 2016, affecté par le précédent virus, et 44 % de moins qu’en 2015, année sans influenza. Contrairement à l’an dernier, les importations ne pourront pas pallier le manque de production. En effet, la Bulgarie et la Hongrie ont respectivement perdu 33 % et 27 % de leur production de palmipèdes à cause du virus H5N8, selon le Cifog. Les importations sont en recul de 45 % sur les sept premiers mois de l’année. L’interprofession évalue le volume disponible à 13 400 tonnes de foies gras pour le marché français, tous circuits confondus, à comparer aux 18 160 tonnes offertes en 2016 et aux 22 990 tonnes de 2015.
Alors que la consommation à domicile festive est dominée par les foies gras sous indication géographique protégée (IGP) Sud-Ouest, d’importants départements qui en produisent ont payé un lourd tribut en raison du virus H5N8. Les classiques productions du Gers et des Landes se verront moins dans les rayons cette année. Les foies gras de Chalosse seront encore plus discrets. En comparaison, l’IGP Sud-Ouest, sans la mention, sera d’autant plus visible, de même que les plus confidentielles Quercy et Périgord.
Les opérateurs s’adaptent
Le fabricant Traditions du Périgord, bien référencé sur Internet en tant que fournisseur des particuliers et des comités d’entreprise, est relativement peu touché. Hélène Brady, au contact de la clientèle, déplore toutefois la perte de « beaucoup de petits producteurs » ; phénomène apparu depuis deux ans et qui s’accentue avec l’obligation d’investir en biosécurité. « Mais nous avons ce qu’il faut pour passer la saison », rassure-t-elle.
Gers Distribution, société familiale fournissant GMS et petits commerces (sous la marque Fleurons de Samatan) en foies gras du Gers de la coopérative Vivadour (son actionnaire à près de 25 %), s’adapte à la conjoncture. Les plannings de production de canards gras sont en recul de 30 à 40 % dans le Gers après avoir déjà reculé de 10 % en 2016, selon le patron, Jean-Jacques Farbos. Ce dernier pense devoir remplacer la moitié de son volume sous IGP du Sud-Ouest du Gers par de la simple IGP Sud-Ouest. L’opérateur témoigne du faible intérêt de s’approvisionner en Bulgarie, dont les prix lui semblent trop élevés depuis que ce pays fournit le Japon. « De plus, l’utilisation de foies gras décongelés n’est plus autorisée », souligne-t-il.
+6 % de consommation la semaine de Noël 2016
Le volume consommé en GMS pourrait se réduire encore en 2017, après le recul de 9 % de 2016, constate le Cifog. Mais pas forcément en fin d’année. L’interprofession nuance en effet que la consommation était en augmentation de 6,1 % sur la semaine du 19 au 25 décembre 2016. Une enquête réalisée par CSA du 5 au 11 mai 2017 montre un taux de 86 % de Français consommant du foie gras en fin d’année. Neuf personnes sur dix s’attendent à une augmentation des prix. Il y aura effectivement une montée en gamme et moins de références. Michel Fruchet, président du Cifog, conseille de ne pas attendre le dernier moment pour rechercher une référence précise.