Start-up
Le succès grandissant de Connecting Food
Le spécialiste des blockchains au service de la traçabilité et de l’audit en temps réel dans la chaîne alimentaire prend son essor. Il exposera sur La Ferme digitale au prochain Salon de l’agriculture à Paris.
Le spécialiste des blockchains au service de la traçabilité et de l’audit en temps réel dans la chaîne alimentaire prend son essor. Il exposera sur La Ferme digitale au prochain Salon de l’agriculture à Paris.
Les carnets de commandes de Connecting Food commencent à bien se remplir. Connecting Food est une start-up française spécialisée dans les applications agricoles et alimentaires sur le principe de la blockchain. Elle a commencé à commercialiser ses solutions l’an dernier et exposera sur La Ferme digitale du prochain Salon de l’agriculture à Paris. Coline Laurent est chef de projet « BtoBtoC », ce qui veut dire qu’elle intervient en tout point d’une filière. Son talent : valoriser les données dormantes – modes de production, de transport, lieux et acteurs – à travers une blockchain.
Rémunération de la donnée agricole
Connecting Food fait en sorte que cette valorisation de l’information, mais aussi de la transparence et des garanties offertes par une blockchain, profite aux agriculteurs et aux fournisseurs. Son application Live Ethic permet de rémunérer automatiquement les agriculteurs qui alimentent la blockchain. Afin de soutenir ce principe rémunérateur de la donnée, Connectif Food verse 5 % de son chiffre d’affaires à un fonds et propose aux marques d’abonder aussi celui-ci. Connecting Food s’inscrit encore davantage dans la responsabilité sociale en agriculture en collaborant avec Invivo Foundation visant à « aider les agriculteurs à mieux vivre de leur métier », « porter de nouvelles solutions d’alimentation durables » et « prendre soin des ressources naturelles ».
Coopératives, grandes marques et distributeurs
Depuis juillet 2018, les producteurs laitiers de la marque Juste & Vendéen (marque de producteurs conçue par la FDSEA et des JA de Vendée) mettent en avant la transparence de leur filière grâce à Connecting Food et une rémunération des éleveurs de 45 centimes d’euro par bouteille (en dehors de l'application Live Ethic nous précise-t-on).
Coline Laurent déclare la signature de contrats avec des coopératives avicoles – pour les volailles mais aussi les œufs –, des coopératives laitières et céréalières. Elle prévoit pour 2019 des contrats dans d’autres filières, notamment dans la viande de boucherie.
Connecting Food ne s’adresse pas qu’aux agriculteurs. La start-up est en pourparlers avec « plusieurs très grandes marques européennes », confie Coline Laurent. Elle s’adresse aussi aux distributeurs. « Nous avons signé avec Coop Italia en Italie pour des œufs qui porteront un QR Code au printemps », fait savoir la chef de projet. « Nous avons des partenaires techniques très pointus, IBM et le CEA, et nous pouvons accueillir des volumes de distributeurs », assure-t-elle.
Au CES de Las Vegas
Enfin, Connecting a bon espoir de se développer à l’échelon international. Connecting Food a exposé en CES (consumer electronics show) à Las Vegas du 8 au 11 janvier 2019, sur le village technologique du CEA. Cet organisme de recherche a développé avec Connecting Food une solution unique d’audit en temps réel (voir encadré). Bilan du salon : une centaine de « contacts intéressés » et l’intérêt manifeste de Campbell, Nestlé, d’autres grands industriels ou distributeurs.
La start-up vient d’intégrer l’accélérateur de développement d’IBM à la prestigieuse université de Columbia. Elle a quadruplé ses effectifs en quelques mois et projette de recruter de 10 à 20 personnes cette année.
L’audit en temps réel, une spécificité
Aux fins de vérification en temps réel du respect d’un cahier des charges (origine géographique, bio, sans OGM, etc.) de chaque produit avant sa mise en œuvre ou sa distribution, Connecting Food a développé la solution Live Audit. C’est une fonction d’alerte qui valide et détecte les incohérences au fil des actions effectuées tout au long du procédé, à travers une blockchain. Elle indique ainsi le niveau de conformité, total, partiel ou nul. Elle s’appuie pour cela sur des recherches en algorithme d’analyse et de preuve formelle, développées avec le CEA.