Le poisson frais moins pêché, toujours plébiscité
Les consommateurs demandent des produits de la mer plus pratiques et acceptent des hausses de prix jusqu’à une certaine limite. Les halles à marée ont moins vendu en 2016, dans la lignée des années précédentes. L’aquaculture et les importations compensent la baisse des débarquements.
Au cours de l’an dernier jusqu’à la préparation des fêtes de fin d’année (fin novembre), les ménages de France avaient acheté davantage de poissons frais découpés (+3 %) en dépit d’un prix moyen en hausse de 5 %. D’après la note de conjoncture de FranceAgriMer parue en février, cette hausse de prix est venue du cabillaud (+5 %) et surtout du saumon (+18 %), dont la production norvégienne s’est ralentie. Les consommateurs sont restés plus que fidèles au cabillaud (+3 % d’achats en plus) alors qu’ils ont boudé le saumon frais (-13 % d’achats). En retirant le saumon, le prix moyen des poissons frais, entiers ou découpés est resté stable entre 2015 et 2016, et la consommation a progressé de 5 %. La plupart des espèces courantes se sont davantage vendues, hormis le saumon, ainsi que le maquereau et la sole, moins pêchés.
Les poissons surgelés et en conserve ont eu moins de succès. Les consommateurs ont acheté 7 % de surgelés en moins, alors que la hausse des prix était contenue (+1 %). Ils ont acheté 3 % de conserve en moins alors que le prix était stable.
La pêche française a vendu, au cours de l’année 2016, 3 % de débarquements en moins en halles à marée. Le prix moyen de la première vente, toutes espèces mélangées, a été en hausse de 3 %. Le volume écoulé en halles à marée s’est érodé chaque année depuis 2011 et 2012, et celui de 2016 est le plus bas depuis sept ans. La répartition entre espèces débarquées a peu changé entre 2015 et 2016. Elle comporte dans l’ordre décroissant une majeure partie de poissons blancs (cabillaud, lieu jaune, lieu noir, merlan…), suivis de poissons fins (sole, dorade…) et autant de petits pélagiques (maquereau, sardine, hareng…), des coquillages, des céphalopodes et des crustacés.
Les volumes débarqués de poissons blancs ont diminué de 3 % par rapport à 2015, entraînant une hausse modérée du prix moyen (+1 %). Les poissons fins se sont encore moins pêchés (-8 %) et ont vu leur prix moyen augmenter dans une moindre proportion (+4 %). Les petits pélagiques se sont à peine moins vendus (-1 %), mais ont vu leur prix moyen progresser de 6 %. Les céphalopodes se sont faits encore plus rares (-15 %) et ont vu leur prix moyen bondir de 18 %.
Prix des produits importés anticipés
L’offre de pêche française, « semble de moins en moins à même de répondre à la demande », constate FranceAgriMer, en introduction d’une étude de la politique d’approvisionnement en produits aquatiques frais de la GMS. Elle est en effet « peu prévisible et disséminée le long du littoral », est-il expliqué. Au contraire, les prix et volumes des produits importés, entiers et de plus en plus transformés « peuvent être anticipés, car reposant majoritairement sur de l’aquaculture ». Pour soutenir la demande très tonique de produits aquatiques, ce rapport recommande de développer l’aquaculture, les produits emballés prêts à consommer et d’allonger les DLC. Il charge les mareyeurs d’apporter leur expertise au rayon marée des GMS. Moins de 300 l’an dernier sous les halles, ils ont représenté plus de 65 % du chiffre d’affaires de celles-ci.