Le jambon de Bayonne mise sur la RSE
Le consortium qui entend renforcer la cohésion de la filière et endiguer sa baisse d’attractivité a présenté au Salon international de l’agriculture sa démarche de certification RSE.
Les acteurs économiques de la filière jambon de Bayonne ont engagé une démarche peu commune de certification RSE (norme Iso 26000) de l’ensemble de leur filière, à commencer par le consortium lui-même qui pilote cette filière sous IGP depuis 1998. « L’Afnor a décerné en décembre 2019 l’attestation "Engagé RSE" de niveau 3 "confirmé" au consortium », a indiqué son président Pierre Harambat, lors du Salon international de l’agriculture à Paris. « C’est à ce jour la seule organisation collective agroalimentaire à mener une démarche RSE à l’échelle d’une filière regroupant l’ensemble des acteurs – fabricants d’aliments, éleveurs, abatteurs, salaisonniers et fabricant de sel », a-t-il mentionné.
L’objectif : 85 % de la production certifiée d’ici à trois ans
À l’issue d’un diagnostic mené avec La Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine auprès de trente entreprises de la filière, le consortium a planché sur un référentiel commun structurant les politiques RSE en vue d’obtenir une labellisation au cours de l’année 2020. « L’objectif est que 85 % de la production soit certifiée RSE d’ici à trois ans », a détaillé Pierre Harambat.
Salaisons de l’Adour et Sanders-Euralis déjà reconnus
Deux entreprises ont d’ores et déjà obtenu la reconnaissance de leur démarche : le fabricant d’aliments Sanders-Euralis et les Salaisons de l’Adour. Anne-Cécile Besse, coordinatrice achats-formulation chez Sanders-Euralis, a donné comme exemple de démarche de progrès la relocalisation de la production d’aliments, avec la mise en place de filières de soja de pays dans les Pyrénées. De son côté, Jean-Ronan Phalip, directeur des Salaisons de l’Adour, a cité parmi les engagements de l’entreprise la limitation des rejets de sel et de gras, la suppression de l’usage du salpêtre ou la baisse de l’incorporation de sel.
L’adoption de cette démarche intervient alors que la filière IGP Bayonne est en décroissance ces dernières années, avec 1,12 million de jambons en 2019 (contre 1,4 million au plus haut de la production) et une baisse régulière du nombre d’éleveurs (850 contre près de 1 400). « L’IGP Jambon de Bayonne a permis de créer en vingt ans un millier d’emplois dans des communes de moins de 2000 habitants », a souligné Pierre Harambat. 156 millions d’euros d’investissement local ont été réalisés dans la filière depuis 1998.