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Coopérative
Le groupe Terrena va investir sur la volaille

Le groupe coopératif, qui affiche des résultats 2018 stables, prépare un important plan d’investissement pour son pôle volailles, Galliance. Il cherche en parallèle à céder la majorité d’Elivia, sa filiale viande bovine, à son partenaire irlandais, Dawn Meats.

Les dirigeants du groupe coopératif agricole et agroalimentaire Terrena ont présenté le 23 avril 2019 le bilan de l’exercice 2018. Une année durant laquelle le groupe « a démontré sa capacité de résilience », estime Olivier Chaillou, son président depuis fin 2018, en remplacement de l’emblématique Hubert Garaud qui exerçait la fonction depuis treize ans. Dans une conjoncture toujours difficile, le groupe a annoncé des résultats stables. Son chiffre d’affaires a atteint 4,9 milliards d’euros, en léger retrait sur l’exercice précédent.

L’Ebitda s’établit lui à 99 millions d’euros (M€), en ligne avec l’Ebitda 2017 pro forma. L’exercice a été marqué par deux évènements. D’abord, la fusion réussie des coopératives Terrena, Terrena Poitou et de la CAM. Cette opération a entraîné un redécoupage en cinq territoires sur le Grand Ouest, avec la création de conseils de développement territoriaux pour renforcer la proximité au service des 21 549 adhérents.

Ensuite, la cession de Doux a fortement mobilisé les équipes de Terrena, notamment pour parvenir à la sauvegarde de 900 emplois sur 1 200.

Le pôle végétal spécialisé en pointe

Les cinq pôles du groupe coopératif ont connu des fortunes diverses l’an dernier. Le pôle végétal spécialisé, « le petit Poucet, reste au rendez-vous des résultats, en termes de valeur ajoutée et de rentabilité », constate Olivier Chaillou. Une bonne santé qui s’explique par la différenciation et l’internationalisation. Orchidées Maisons de vin mise ainsi clairement sur le haut de gamme et les marchés à l’exportation.

En arboriculture, Dalival a connu une excellente année et a monté une coentreprise en Chine pour produire et commercialiser sur place. Inveja a de son côté intégré le site néerlandais de Twello pour former le leader européen du lupin. Malgré une consommation toujours en berne, le pôle produits carnés a vu son Ebitda nettement progresser grâce à la hausse des marges et l’amélioration de la productivité. Le fruit des 60 M€ investis dans la modernisation des sites du Lion-d’Angers et de Villers-Bocage.

Terrena a aussi remporté un joli succès d’estime à l’étranger, le site Elivia du Lion-d’Angers devenant le premier abattoir français agréé par la Chine. Les alliances contribuent significativement à l’Ebitda du groupe, en premier lieu Laïta en lien avec le redressement du prix du lait. Le pôle amont a vu à l’inverse son Ebitda chuter, du fait de la baisse des collectes et d’effets prix défavorables sur les ventes de céréales.

Enfin, Galliance, le pôle volailles, a progressé en chiffre d’affaires, mais reculé en Ebitda à cause des retombées des coûts des matières et de marges toujours sous pression avec la GMS.

L’élan des productions différenciées

L’exercice est également caractérisé par une amélioration des résultats financiers du groupe coopératif. Son résultat d’exploitation redevient positif, à 2,5 M€, contre -27 M€ en 2017. Les pertes nettes sont limitées à 14 M€, contre 97 M€ sur l’exercice précédent, marqué par les difficultés de Doux. Qualifiée par Terrena d’« année de transition en termes de performance économique », 2018 préfigure des évolutions qui seront conduites par un nouveau tandem. L’arrivée d’un directeur général au côté d’Olivier Chaillou est en effet imminente.

Après dix ans de Nouvelle Agriculture (NA), Terrena entend poursuivre sur son axe de différenciation et de création de valeur ajoutée. La saison II sera celle de la massification. Le chiffre d’affaires des productions différenciées, bio (216 M€ en 2018) et Nouvelle Agriculture (130 M€), est donc appelé à poursuivre sa forte croissance. Terrena reste convaincu de la pertinence de son modèle Nouvelle Agriculture, car il existe « un espace entre le conventionnel et le bio pour une alimentation plus saine », selon Philippe Grié, le directeur délégué à la direction générale.

Je ne pense pas qu’on ait la capacité à rester majoritaire dans Elivia

En fonction de ces éléments et des tendances de consommation entre les différentes productions, Terrena va clairement donner la priorité à son pôle volailles, Galliance. Les productions spécifiques (bio, NA, Père Dodu) pèsent déjà 30 % du chiffre d’affaires et l’objectif est de dépasser les 50 %.

En volaille biologique, Bodin affiche une progression de chiffre d’affaires de 20 % à 50 M€. Galliance entend aussi se positionner sur le snacking et les plats préparés. Un plan d’investissement s’accompagnant d’une spécialisation des sites va être lancé. À Ancenis, 36 M€ seront injectés dans un nouvel abattoir pour les marchés NA et bio. Les outils de Languidic (PAI) et Nueil-les-Aubiers seront modernisés.

Cet accent mis sur la volaille se répercutera sur la viande bovine. « Nous resterons acteurs, mais je ne pense pas qu’on ait la capacité à rester majoritaire dans Elivia », annonce Olivier Chaillou. Terrena discute toujours avec son partenaire irlandais Dawn Meats, actionnaire à 49 %, au sujet d’une prise de participation majoritaire. La restructuration en cours, les incertitudes liées au Brexit et des performances inférieures aux prévisions freinent les ardeurs de Dawn Meats, indique-t-on à Terrena.

Souhaitant se développer à l’étranger avec son partenaire, Elivia veut aussi se renforcer sur les vaches de réforme pour répondre aux marchés porteurs. « L’objectif est d’aller récupérer les vaches laitières que l’on a et qui vont dans d’autres outils », explique Philippe Grié.

La marque La Nouvelle Agriculture se déploie

« Ce lancement de marque est une réussite », estime Philippe Grié, directeur délégué à la direction générale de Terrena. Les ventes de produits estampillés La Nouvelle Agriculture sont passées de 35 à 130 M€ entre 2016 et 2018. Ce développement s’appuie sur les 5 767 fermes utilisatrices des 33 solutions La Nouvelle Agriculture. La marque se déploie sur six filières (poulet, porc, lapin, bœuf, dinde, farine), au travers de 927 adhérents respectant un cahier des charges rigoureux. Au total, 80 références sont commercialisées dans 2 870 magasins en France (+37 % en un an), à Système U, partenaire privilégié de Terrena, et dans les principales enseignes. La marque s’enrichira cette année de son premier produit végétal, des feuilles d’épinard cultivées sans herbicide et sans engrais chimiques de synthèse.

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