Volailles
Le groupe LDC poursuit son ascension malgré la crise
En pleine pandémie de Covid-19, le volailler sarthois vient d’annoncer être entré en discussions exclusives avec Eureden pour acquérir les actifs de Ronsard. LDC qui a enregistré un bon exercice 2019-2020 est confiant dans l’avenir.
En pleine pandémie de Covid-19, le volailler sarthois vient d’annoncer être entré en discussions exclusives avec Eureden pour acquérir les actifs de Ronsard. LDC qui a enregistré un bon exercice 2019-2020 est confiant dans l’avenir.
Inébranlable, le volailler sarthois LDC poursuit sa progression en France et à l’étranger. « Le groupe a atteint 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019-2020 (à +7,2 %, ndlr), dont 21 % hors de France. Nous sommes présents en Pologne, de plus en plus en Hongrie et en Belgique. Nous sommes numéro 1 français en volaille et numéro 2 en traiteur », s’est félicité Denis Lambert, président du directoire du groupe LDC le 27 mai 2020, lors de la présentation des résultats annuels. Malgré la crise sanitaire, « nous sommes confiants dans l’avenir », a-t-il assuré, avant d’annoncer l’entrée en discussions exclusives avec le groupe coopératif Eureden pour reprendre Ronsard. Numéro 4 français, spécialisé dans l’abattage et la transformation de volailles, le groupe Ronsard compte 775 salariés sur sept sites de production pour un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros en 2019. « Nous allons signer un contrat d’approvisionnement avec Eureden », précise Denis Lambert.
On va construire un nouveau site à Bignan
« On va aussi investir sur les produits élaborés en construisant un nouveau site d’abattage et de découpe à Bignan (lieu du siège social de Ronsard, ndlr) », poursuit-il. Ce projet qui devrait déboucher en 2023 avec une capacité supplémentaire de 400 000 poulets par semaine vise à permettre au groupe LDC d’avancer dans son objectif de reconquête sur l’importation à l’industrie. Il devient prioritaire sur celui de la nouvelle usine à Châteaulin, annoncé lors de la reprise de Doux.
Hors amont, le pôle volaille a vu ses ventes progresser de 4 % en 2019-2020 (avec l’intégration de Ramon au 1er juin 2019 et de Luché Tradition Volailles au 1er décembre 2019). Les volumes vendus, eux, ont reculé de 3,1 %. « On a privilégié la valeur au volume et après un premier semestre difficile nous avons réalisé un très bon second semestre avec un très bon Noël », explique Denis Lambert. Si 51 % des ventes du pôle sont encore réalisées en GMS, LDC compte accélérer vers la RHD et l’industrie.
L'usine de Sérent saturée
« On va investir 3 à 4 millions d’euros sur le site de Luché qui en 2023 produira 10 000 t dont 7 000 t pour la restauration rapide », détaille-t-il. L’objectif de LDC de reprendre des parts à l’importation dans l’industrie commence à porter ses fruits, avec la création de SBV dont les 11 sites bénéficient de 160 millions d’euros d’investissements. « Le site de Sérent est saturé et compétitif avec 400 000 poulets par semaine », se félicite le président du directoire, qui voit un bon signe dans le fait que les « importations de poulet se sont stabilisées en 2019 ».
Nous avons réalisé 650 millions d’euros à l’exportation
Autre source de satisfaction pour le groupe LDC, la forte progression de son activité à l’international (+33,9 % de CA de janvier à décembre, à 473 M€) grâce aux acquisitions de Tranzit en Hongrie (intégrée à partir du 1er septembre 2018) et Kiplama en Belgique (intégrée au 1er juillet 2019). « L’activité a été au rendez-vous en Pologne avec une progression des ventes en produits élaborés et des prises de parts de marché en poulet », note LDC dans son communiqué sur les résultats annuels. LDC concède en revanche une performance limitée à l’international par une surproduction conjoncturelle sur le marché du canard et des oies en Europe.
Afin d’accroître encore son activité internationale, le groupe compte renforcer ses moyens commerciaux et élargir la gamme de produits distribués par le grossiste Kiplama. Le groupe a par ailleurs finalisé le rachat de Marnevall en Hongrie, spécialisé dans les produits panés surgelés (20 M€ de CA), qui sera intégré dans les comptes à partir du 1er mars 2020.
« Nous avons réalisé 650 millions d’euros à l’exportation en 2019-2020, dont 476 millions d’euros à partir de la France », se félicite Denis Lambert.
Un taux de marge de 4 % pour le traiteur
Sur le pôle traiteur, LDC a également le sourire, avec une hausse des ventes de 4,6 % à 644,9 millions d’euros pour des volumes en progression de 2,6 %. « L’écart se creuse entre le volume et la valeur », se félicite le président du directoire, satisfait que le pôle ait atteint pour la première fois le taux de marge opérationnelle de 4 %, grâce à la dynamique commerciale sur les produits à marque Marie et Traditions d’Asie. Seule ombre au tableau, la chute de 9 % des pâtes à dérouler qui regagnent des parts de marché avec le lancement en octobre d’une pâte épaisse pur beurre (sans huile de palme).
Ce bon niveau d’activité sur tous les pôles s’accompagne d’une solide progression des résultats, le groupe franchissant le cap des 200 millions d’euros de résultat opérationnel courant. Au 29 février 2020, les capitaux propres part du groupe s’élevaient à 1,408 milliard d’euros pour une trésorerie nette à 20,8 millions d’euros. « Une situation financière solide », selon Laurent Raimbault, directeur administratif et financier du groupe, qui annonce un budget de 202 millions d’euros d’investissement en 2020-2021 (contre 212 M€ sur l’exercice précédent).
Le Covid-19 a impacté le chiffre d’affaires du groupe de 7 %
« Face au Covid-19, le groupe s’est mis en action avec beaucoup d’agilité », s’est félicité le 27 mai Denis Lambert, président du directoire, tenant à saluer « la mobilisation exceptionnelle des collaborateurs pendant la période ». Durant le confinement, cinquante sites du groupe ont répondu à la demande de la GMS en hausse de 30 %, quand quinze sites tournaient entre 50 % et 80 %, quatre sites orientés vers la RHD ayant été mis en activité partielle. Pâtes à dérouler, poulets labellisés, œufs, découpes de volailles et pizzas surgelées ont connu des fortes croissances, à l’inverse du snacking chaud et froid, des plats cuisinés et des volailles de spécialité. Résultat : de mi-mars à fin avril, LDC a enregistré une baisse globale du chiffre d’affaires de 7 %. Et le groupe ne communique pas de prévisions pour l’exercice 2020-2021 face aux incertitudes liées à la pandémie du Covid-19 et ses conséquences.