Le gouvernement tire à boulet rouge sur Lactalis
« L’Etat s’est substitué à une entreprise défaillante dont je rappelle qu’elle est la seule responsable de la qualité de la sécurité des produits mis sur le marché », a déclaré Bruno Le Maire, hier matin lors d’un point presse, ajoutant « cette affaire est grave, elle a donné lieu à des comportements inacceptables qui devront être sanctionnés ». Une déclaration suivie de nombreuses autres de la part des membres du gouvernement depuis 24 h. « Oui, l’Etat français est en mesure d’assurer la sécurité sanitaire […]. Si des sanctions doivent être prises, elles seront prises », a déclaré lui-même Emmanuel Macron, hier lors d’une conférence de presse avec le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni. Suite à la conférence de presse de Lactalis, Bruno Le Maire a repris la parole ce matin sur BFMTV et RMC déclarant « s’il y avait eu une parfaite collaboration, je n’aurais pas été obligé de signer le 9 décembre un arrêté exigeant le retrait de plus de 600 lots de lait infantile ». Le ministre de l’Economie a affirmé qu’Emmanuel Besnier, patron de Lactalis, avait refusé le 9 décembre de « retirer l’intégralité des lots en prenant la date la plus précoce possible », ce qui a conduit Bercy à prendre son arrêté. Stéphane Travert a souhaité ce matin sur RTL qu’Emmanuel Besnier s’exprime publiquement sur le sujet lors du rendez-vous cet après-midi à 14h15 à Bercy. « Je crains que nous trouvions des choses étonnantes chez Lactalis », a pour sa part lancé Agnès Buzyn ce matin sur Europe 1 évoquant « une forme de résistance » dans les retraits de lots et notant que les trois rappels successifs avaient « compliqué le traitement » de l’information sur les distributeurs.
Affaire Lactalis : le contrôle électronique systématique en caisse « le plus efficace »
« La mesure la plus forte, celle qui nous semble la plus efficace, c'est le contrôle électronique systématique en caisse dans tous les points de la grande distribution française », a déclaré Bruno Le Maire dans la soirée de jeudi après avoir reçu les distributeurs. Lors des 2500 contrôles déjà réalisés depuis le 26 décembre par la DGCCRF dans des supermarchés mais aussi dans des crèches ou des hôpitaux, « 91 détenaient des boîtes de lait infantile Lactalis qui auraient dû être retirées, avait-il précisé plus tôt. 30 grandes surfaces (qui détenaient en tout 500 boîtes), 44 pharmacies, 2 crèches, 12 hôpitaux et 3 grossistes ».