Le gouvernement signe l’arrêté portant sur le Nutri-Score
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, et Benjamin Griveaux, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, ont signé ce matin l’arrêté portant sur le Nutri-Score, le dispositif d’étiquetage nutritionnel simplifié que les pouvoirs publics ont choisi de recommander à l’issue d’une expérimentation en conditions réelles d’achat. « Le Nutri-Score vise un triple objectif : renseigner le consommateur dans son acte d’achat, inciter les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs aliments et faciliter le conseil nutritionnel pour les professionnels de santé », a déclaré Agnès Buzyn, se félicitant de cette « démarche interministérielle qui se fonde aussi sur l’engagement des entreprises ». À l’heure actuelle, trois distributeurs et trois entreprises se sont engagés volontairement à mettre en place le système Nutri-Score sur l’ensemble des produits de leurs marques, Auchan, Intermarché, E.Leclerc, Fleury Michon, McCain et Danone. Les entreprises souhaitant utiliser ce système d’étiquetage nutritionnel simplifié doivent en informer Santé Publique France, en s’enregistrant sur le site https ://tps.apientreprise.fr/users/sign_in. La ministre de la santé a par ailleurs fait part de la constitution d’un comité de suivi du Nutri-Score, en vue de l’évaluation du dispositif, prévue au plus tard dans un délai de trois ans après l’entrée en vigueur de l’arrêté. La France souhaite désormais promouvoir le Nutri-Score au niveau européen. Agnès Buzyn évoquera ce sujet avec le commissaire européen à la santé le 24 novembre.
Comment fonctionne le Nutri-Score ?
Le Nutri-Score s’applique sur les produits sujets à l’obligation de déclaration nutritionnelle. Ne sont donc pas concernés les produits non-transformés qui comprennent un seul ingrédient ou une seule catégorie d’ingrédients, comme les fruits et légumes frais, les viandes crues découpées, le miel, les eaux. Le Nutri-Score n’est pas non plus adapté aux aliments infantiles destinés aux enfants de moins de trois ans.
Il prend en compte, pour 100 grammes de produits, les nutriments dont la consommation excessive nuit à la santé (sel, sucres, acides gras saturés) et ceux bénéfiques pour la santé (protéines, fibres et quantités de fruits, légumes ou légumineuses présentes dans la recette). Les éléments dits « négatifs » coûtent entre 0 et 40 points et les éléments dits « positifs », entre 0 et 15 points. La différence entre les deux donne le score final, qui lui-même est associé à une combinaison lettre/couleur. Des adaptations sont faites pour le calcul de score des fromages, des matières grasses ajoutées et des boissons.
Les pionniers du Nutri-Score
À l’occasion de la signature de cet arrêté, les entreprises et distributeurs qui se sont déjà engagés à mettre en place le Nutri-Score ont été invités à témoigner. Barbara Bidan, directrice santé et alimentation durable de Fleury Michon, a ainsi annoncé que l’entreprise vendéenne avait apposé le logo sur 60 de ses produits depuis la fin de l’été. « Toute la gamme, soit 250 produits, l’aura d’ici la fin de l’année », a-t-elle ajouté. Pour Danone, le Nutri-Score sera déployé dès 2018 sur l’ensemble des emballages. Auchan a pour sa part fait savoir que le logo sera présent sur ses MDD d’ici la fin de l’année pour le site internet dédié au drive, et en 2018 sur les emballages des produits. Le distributeur veut aussi le mettre en place dans les huit pays de l’Union européenne où il est présent. Le représentant de McCain a quant à lui déclaré que tous les produits de la marque à base de pommes de terre, soit 80 millions d’emballages, porteraient le logo à partir du premier semestre 2018. Enfin, le distributeur E.Leclerc cessera d’utiliser le système Nutri Mark dans ses drive pour appliquer le Nutri-Score sur l’ensemble de ses produits Marque Repère.