Le commerce du vin s’internationalise
Le commerce mondial du vin continue de se développer, notamment sous l’effet du développement de la consommation aux États-Unis et en Chine, constate l’OIV. Les pays producteurs comme la France en bénéficient pleinement.
« Le marché du vin s’est considérablement internationalisé depuis quinze ans », a constaté Jean-Marie Aurand, le directeur de l’Organisation internationale du vin (OIV) lors de la présentation de la conjoncture vitivinicole mondiale la semaine dernière à Paris. Alors que la production mondiale de vins a eu tendance à se stabiliser, voire à reculer, depuis l’an 2000, les volumes exportés n’ont cessé dans le même temps de progresser. Les échanges mondiaux sont ainsi passés de 60 millions d’hectolitres (Mhl) au début du XXIe siècle à 104 Mhl l’année dernière, soit une progression de 80 %. « Le léger recul de 2016 (-1,2 %, ndlr) est essentiellement lié à la baisse de la production mondiale », a estimé Jean-Marie Aurand.
Le bond est encore plus spectaculaire en valeur. Le montant des exportations de vins a été multiplié par trois en une quinzaine d’années de 12 à 29 milliards d'euros, grâce à la montée en gamme régulière des produits exportés. Le vignoble français bénéficie à plein de la soif des classes moyennes et aisées partout sur le globe pour les vins de qualité. Si, avec 14,1 Mhl, la France n’est plus que le troisième exportateur mondial de vins en volume derrière l’Espagne (22,3Mhl) et l’Italie (20,6 Mhl), elle caracole plus que jamais en tête des exportateurs en valeur, avec 8,2 milliards d’euros et 28 % de parts de marché.
Le développement du commerce international constitue une aubaine pour des pays producteurs dont la consommation intérieure a considérablement reculé depuis quinze ans. Elle est passée de 35 à 27 Mhl en France, de 30 à 22,5 Mhl en Italie et de 14 à 10 Mhl en Espagne. « On a constaté cependant une stabilisation, voire un léger rebond dans plusieurs pays producteurs en 2016 », souligne le directeur de l’OIV. La consommation s’est stabilisée en France l’année dernière (-0,7 %) et en Espagne (-0,4 %) et a même progressé de 5,3 % en Italie.
Le vignoble chinois gagne 17 000 ha en un an
Mais les grands pays producteurs bénéficient surtout de la mondialisation de la consommation de vin, globalement en progression en 2016 de 0,4 %, à 242 Mhl. Celle-ci se développe ainsi rapidement aux États-Unis où elle a progressé de 50 % en quinze ans, passant de 20 à 31,8 Mhl, le pays devenant ainsi le premier marché du monde, devant la France et l’Italie. Mais le vin séduit aussi un nombre de plus en plus important de consommateurs en Chine, 5e marché mondial, et gagne des adeptes en Australie, au Canada, au Japon ou en Europe de l’Est et du Nord.
La culture de la vigne semble bénéficier dans plusieurs pays de ce regain d’intérêt. Après des années de déclin, la superficie du vignoble mondial s’est stabilisée depuis cinq ans à 7,5 millions d’hectares, notamment grâce à la fin des programmes d’arrachage en Europe et au développement du vignoble chinois, qui a encore gagné 17 000 hectares en 2016. « Tout indique que la production et la consommation de vins vont augmenter en Chine dans les prochaines années », a pronostiqué Jean-Marie Aurand.
La culture de la vigne reste cependant très soumise aux aléas climatiques. Ceux-ci, nombreux en 2016 sur les deux hémisphères, ont sévèrement affecté la production mondiale, en recul de 3 % à 267 millions d’hectolitres.