Commerce
LBI facilite les affaires vers les Dom-Tom
Lechef Bretagne International se présente comme un facilitateur à l’exportation. Conseil, stockage et même transformation finale, l’ex-pool export de Tallec ouvre aux IAA des possibilités au-delà des frontières de l’Hexagone.
Un petit stand attirait l’attention, hall 6, lors du Sial Paris 2018 : Lechef Bretagne International (LBI) avec différents produits carnés et produits de la mer étiquetés de la marque Lechef, coiffée d’une toque blanche. Marie Pushparajalingam, associée déléguée de LBI, nous expliquait alors que la société joue le rôle de facilitateur à l’exportation. Elle est connue dans le secteur de l’agroalimentaire comme le pool export du charcutier Tallec.
Créée lorsque la PME appartenait à Ducatel, cette structure vendait les produits de trois entités du groupe dans les Dom-Tom. En 2006, quand Ducatel cède les Salaisons Tallec à deux anciens cadres du groupe Doux, Briec Bounoure et Michel Moreau, l’activité est filialisée et s’ouvre à des partenaires industriels. « En 2011, il a été décidé de créer un entrepôt frigorifique à Bannalec (Finistère, ndlr) », rappelle Marie Pushparajalingam. Fin 2017, Tallec est repris par Agrial, mais LBI reste aux mains de Michel Moreau qui possède aussi l’usine de plats cuisinés Lechef Traiteur à Estillac (Lot-et-Garonne), anciennement Ets Delpeyrat, et Charcuterie du Blavet à Kervignac (Morbihan) avec Nicolas Lecuyer.
Aujourd’hui, Tallec représente 20 % de nos volumes
« Aujourd’hui, Tallec (associé à Brient, ndlr) représente 20 % de nos volumes », confie Marie Pushparajalingam. Des volumes qui s’élèvent au total à 500 tonnes pour 450 produits (de la charcuterie fraîche, sèche, des terrines de poisson, des plats préparés et même de la choucroute) et un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros. « Je pense que l’on peut faire 7 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2020, c’est un gros défi, mais c’est possible », estime-t-elle.
Lechef, une marque ombrelle
Aujourd’hui, LBI travaille avec un socle de dix entreprises, qui monte à quinze en périodes festives. Et ce nombre pourrait passer à quarante. Les contacts pris pendant le Sial ont été bons et l’équipe d’une dizaine de personnes de LBI espère développer les destinations et le type de produits. Aujourd’hui, 70 % du volume d’activité se fait avec les Dom-Tom, Madagascar et l’île Maurice, 15 % avec l’Europe, 10 % avec l’Afrique et le reste avec l’Asie et le Canada.
LBI fait le lien entre les fabricants, les centrales d’achat et les magasins en direct à qui elle permet d’acheter en petites quantités, s’occupant du stockage en France. L’exigence pour les fabricants est de proposer des produits avec une DLC minimum de 60 jours pour supporter le voyage en bateau. « Ils peuvent aussi proposer des produits semi-finis auxquels nous allons appliquer un traitement à haute pression (auprès de HPP Atlantique qui réalise des prestations pour ses actionnaires Fleury Michon, Miti et Tallec, ndlr) », souligne Marie Pushparajalingam. « Nous conseillons les fournisseurs pour que leurs produits répondent aux attentes des marchés, sur un segment moyen haut de gamme, complète-t-elle, nous les accompagnons sur le plan réglementaire aussi pour entrer dans certains pays. »
Avec la diversification de ses produits à l’exportation, LBI a décidé de lancer une marque ombrelle il y a un an et demi, Lechef, pour une meilleure visibilité sur ses marchés et fidéliser ses clients.
Ouverture de l’activité à la viande
Il y a un peu plus d’un mois, Lechef Bretagne International a étendu son activité à la viande, notamment aux viandes élaborées. Et ce, afin entre autres d’exporter des viandes proposées par Maître Jacques, qui appartient au groupe Agrial, ou encore de la viande de porcelet, provenant de la charcuterie du Blavet. « On peut exporter par avion des viandes de niche, il y a un marché », estime Marie Pushparajalingam, qui évoque des muscles de Black Angus, ou des muscles spécifiques de viandes de Nouvelle-Zélande ou d’Australie.