Tartes flambées
L'Alsacien Schneider Food double sa capacité de production
Le rachat fin 2019 d’un site à Obernai permet au spécialiste de la tarte flambée alsacienne de cibler la RHD et plus de marchés à l’étranger. Témoignage de René Corti, son président-directeur général.
L’avenir est-il aux fonds de tarte ? À cette question, René Corti, président-directeur général de Schneider Food, répond sans hésiter par l’affirmative. C’est aussi tout le sens des 500 000 euros investis à Obernai dans l’aménagement des locaux, l’amélioration des flux et le renouvellement du matériel d’une nouvelle ligne de fonds pour tarte flambée. Elle double le potentiel de production de l’entreprise tout en venant en complément de l’outil que la PME de 39 salariés (15 M€ de CA en 2019) fait déjà tourner à Hoerdt. Les deux sites sont chacun équipés d’une ligne, utilisant sa propre technique de travail de la pâte. Hoerdt est spécialisé dans le laminage pour fabriquer des fonds de forme plutôt ovoïde tandis qu’à Obernai la pâte pétrie, fermentée et levée est chauffée avant d’être pressée pour produire des fonds plus ronds. « Cette pâte élaborée avec de la farine alsacienne est exceptionnelle en qualité », insiste René Corti.
Un effet confinement
« Ces trois dernières années, nos investissements ont été principalement dédiés à la production de fonds de tarte flambée », rappelle encore le président-directeur général de Schneider Food. Cette stratégie est dictée par « un segment en constante expansion » et « l’engouement exponentiel », dont bénéficient les ingrédients pour flammekueche. L’entreprise a diversifié ses formats et ses recettes pour la GMS qui représente 95 % de ses ventes. Sa gamme d’ingrédients comporte aujourd’hui près de vingt références biologiques ou conventionnelles. La période de confinement a renforcé l’attrait du consommateur pour ces déclinaisons. « La tarte flambée est un produit festif, facile à mettre en œuvre, accessible aux adolescents. Sur le Grand Est, nous sommes sur des progressions à deux chiffres », souligne René Corti.
Cependant l’ambition de Schneider Food de séduire une plus large part du marché français n’avance pas aussi vite qu’espéré, malgré la « petite progression » du chiffre d’affaires attendue pour 2020, note-t-il.
L’Allemagne est une première opportunité à notre porte
« Nous sommes référencés sous la bannière Traiteur Schneider dans toutes les enseignes de la distribution de l’Hexagone avec un kit de tarte flambée. Si cette présentation est classique en Alsace, elle étonne encore dans le reste de la France. Le plus difficile pour un chef de rayon, c’est de décider d’un positionnement pour les fonds et la garniture. Ensemble ou non ? » explique René Corti. « Mais je suis serein pour l’avenir. Et la grande distribution nous fait confiance », rassure-t-il.
En attendant, la production du site d’Obernai sera orientée en grande partie vers la RHD, mais aussi vers l’exportation. Des points de fabrication seront revus pour augmenter de quatre à cinq jours la DLC actuelle de trente jours. « L’Allemagne est une première opportunité à notre porte. L’offre y est faible, donc ce marché est ouvert. La demande porte plus sur les fonds que sur les garnitures. Nous nous intéressons aussi à deux autres pays, l’Autriche et la Suisse », annonce-t-il.
Schneider Food a décroché ses premiers marchés à l’étranger en 2019. L’exportation reste pour l’heure en deçà de 1 % de son chiffre d’affaires, 10 % seraient un objectif.
Activité naissante dans le bio
Le bio reste une « petite partie » de la production de fonds de Schneider Food. « C’est juste un marché naissant. Il pèse entre 5 et 10 %, analyse René Corti, nous voulons y être présent comme leader. » Dans la gamme actuelle, seuls les fonds sont d’origine bio. « La garniture pose un réel problème de fournisseurs. Pour pouvoir disposer des matières premières (crème, fromage frais, lardons), il faut investir dans de l’outillage spécifique, notamment une trancheuse capable de produire des lardons très finement coupés », précise-t-il.