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La volaille en retrait sur le premier semestre

La filière dinde en est à 850 000 dindonneaux mis en place par semaine, du jamais vu, selon le Cidef.
© Fr. J.

Deuxième producteur européen derrière la Pologne, la France a vu sa production reculer de 1,3 % entre le 1er semestre 2016 et le 1er semestre 2017 à 886 300 tonnes, selon des données fournies au Space à Rennes par les interprofessions de la volaille de chair françaises (Cidef, Cicar, CIPC, etc.). La reconquête du marché intérieur ne semble pas encore avoir donné de résultats tangibles. C’est vrai en poulet où, malgré la progression de 4,1 % de sa consommation sur le premier semestre (614 100 t), sa production s’est légèrement tassée de 0,3 % à 560 000 tonnes. Ses exportations (199 800 t), notamment vers le Moyen-Orient ont décru de 5,5 % entre 2016 et 2017, et ses importations ont progressé de 4,4 % à 276 000 tonnes, principalement en provenance de l’Union européenne.

La dinde n’est pas mieux lotie avec une production en assez net recul de 3,5 % (175 100 t) sur les six premiers mois de 2017, et une consommation en recul de 6,1 %, à 150 300 tonnes. « Nous en sommes à 850 000 dindonneaux mis en place par semaine, ce qui ne nous était jamais arrivé jusqu’alors », constate Patrick Pageard, président du Comité interprofessionnel de la dinde française (Cidef). Les industriels volaillers ont clairement fait le choix « du poulet face à la dinde dans leur offre », estime Jean-Yves Ménard, président du Comité interprofessionnel du poulet de chair (CIPC).

Les professionnels poursuivent leurs travaux en direction de la RHD, notamment pour faire valoir l’intérêt nutritionnel de la viande de dinde et le potentiel culinaire de sa viande rouge, pour les plats de type osso buco en particulier. Quant à la viande de canard, les chiffres du premier semestre de 2017 – production en baisse de 8,9 % à 94 300 tonnes et consommation en chute libre de 19,8 % à 77 900 tonnes – traduisent un contexte bien particulier qui a vu des zones entières de production neutralisées en raison de l’épizootie d’influenza aviaire.

Il faut aller vers des produits plus techniques

Tout n’est cependant pas négatif dans cette analyse. Lorsque l’on épluche les tableaux portant sur les achats des ménages, on observe que les ventes progressent principalement en élaborés de volaille (+ 3,7 %). Autre point positif : les industriels français sont en capacité de fournir de grands opérateurs de la restauration collective, tel que l’a démontré l’accord signé début 2016 entre LDC et KFC. Ce qui fait dire à Jean-Yves Ménard « qu’il faut aller vers des produits plus techniques ».

En parallèle, les interprofessions de la volaille poursuivent leurs travaux d’amélioration continue de la qualité de leurs productions. Lors du Space, elles ont présenté le logiciel d’aide à l’évaluation des élevages de volailles (EVA) qu’elles vont mettre prochainement à disposition de tous les groupements de producteurs. Il intégrera tous les paramètres de la bonne marche des élevages de volaille, y compris des items relatifs à la biosécurité. Il s’enrichira progressivement d’autres paramètres, comme le transport des animaux. L’application sera gratuite.

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