Agrovirtuose
La réalité virtuelle gagne la formation
Opcalim et des industries agroalimentaires des Hauts-de-France mettent au point des outils de réalité virtuelle pour dispenser des formations sur l’hygiène et la sécurité.
Déjà remarquée parmi les innovations du dernier Sial, l’expérience de réalité virtuelle Agrovirtuose, outil de formation en hygiène et sécurité du domaine agroalimentaire, a encore été plébiscitée au colloque de l’innovation organisé début décembre à Paris par l’organisme paritaire collecteur agréé (Opca) agroalimentaire Opcalim. À l’issue de dizaines de démonstrations de nouveaux outils de formation, les quelque 300 participants au colloque (formateurs, responsables des ressources humaines…) ont marqué un intérêt collectif pour les mises en situation d’Agrovirtuose, à la fois très réalistes et adaptées à toutes les branches.
Des entreprises variées des Hauts-de-France y ont collaboré en pratique ainsi que financièrement : ABCD Nutrition, Bigard, Florensuc, Lactinov, Agromousquetaires, Salaisons du terroir, Saint Louis Sucre, Bonduelle, Ets Lucien. Le projet Agrovirtuose, qui a donné son nom au produit, a impliqué la direction territoriale Nord Opcalim et l’Aria Agro-Sphères, PME Université et la société d’ingénierie Evaveo.
Pour « mieux faire passer les bons messages »
Agathe Defives, responsable qualité sécurité hygiène et ressources humaines de Florensuc (créateur de décors pâtissiers comestibles), se dit pressée de « faire sortir les formations de l’ordinaire » dans son domaine, grâce à cet outil, et ainsi de « mieux faire passer les bons messages ». Elle énumère rapidement les missions abordées : mise en tenue et sas d’entrée ; nettoyage des mains ; préparation d’une recette ; chasse aux risques ; réaction en cas de blessure par machine ; alerte incendie. L’équipement nécessaire est décrit par Emmanuel Prouvost, conseiller en formation de la direction territoire Nord d’Opcalim : « un ordinateur PC avec une configuration robuste et un casque de fabrication américaine, pour l’instant donnant la meilleure définition existante ».
Florensuc possède un tel casque que les deux formateurs de la PME vont faire tourner entre les salariés en commençant par une première vague en mars, puis au fil du temps. « Les salariés seront toujours accompagnés de leur formateur, en mode tutoriel comme en mode évaluation », précise Agathe Defives.
Usine virtuelle de 3 000 m2
Emmanuel Prouvost voit l’avantage de pouvoir sensibiliser et former des personnes partout et à tout moment. « On va gagner en flexibilité », considère le conseiller Opcalim. D’après les remontées de l’ensemble des entreprises impliquées, « on s’interroge sur le métier de formateur et les pratiques pédagogiques. On va basculer d’une logique d’animation à une logique de coaching », suppose-t-il.
La diffusion d’Agrovirtuose dans le monde agroalimentaire sera retardée par la réforme de la formation professionnelle, mais Emmanuel Prouvost espère qu’elle pourra démarrer au second semestre 2019. Selon quelles modalités, la question sera étudiée. L’idée est d’édifier une plateforme de formations sous la forme d’une usine virtuelle de 3 000 m2 pouvant accueillir d’autres modules, selon ce qu’indique Emmanuel Prouvost, et éventuellement un espace connexe dédié aux fournisseurs.
Les Mooc recruteurs d’Openalim
Le public du colloque d’Opcalim a aussi applaudi le projet Openalim de Mooc de découverte et de recrutement pour trois postes : conducteur de machine, conducteur de ligne et technicien de maintenance dans l’agroalimentaire. Ils ont été créés par l’agence The Mooc Agency pour le compte d’un consortium d’entreprises – Agromousquetaires, Aubret, Bigard, Lactalis, St Michel – qui a vocation à s’étendre. Les candidats pourront s’inscrire, dès janvier, (via Pôle Emploi, les CFA…) pour tester en ligne leurs motivations fin février.