Perspective
La production européenne d’agneau sur le recul
Les perspectives de la Commission européenne sont à un nouveau recul de la production de viande ovine, les importations continuent en parallèle de gagner du terrain pour répondre à une consommation qui résiste à l’inflation.
La viande d’agneau a une position particulière sur le marché européen. C’est la plus onéreuse des viandes boucherie, elle n’échappe pas à l’inflation, mais la consommation résiste (+0,8 % en 2024), car elle a une place de choix pour les fêtes religieuses et dans la culture culinaire de certaines populations. Malgré cette robustesse de la demande, la production est attendue en repli, selon la Commission européenne qui table sur une baisse de 1,8 % en 2023 puis 1 % en 2024 pour les viandes ovines et caprines confondues. En cause, le recul du cheptel, les fortes sécheresses en Méditerranée qui limitent les disponibilités fourragères et les foyers de variole ovine en Espagne et en Bulgarie.
Hausse des importations de viande ovine
Un contexte qui va alimenter les importations, d’autant plus qu’elles restent bien plus compétitives que la viande européenne. Au premier semestre, les achats européens de viande ovine aux pays-tiers (Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni) ont bondi de 15 % rapporte la Commission. Sur l’année, ils devraient progresser de 10 %, avant d’augmenter de nouveau de 4,5 % en 2024, tirés par les prix européens attractifs et le manque de demande asiatique qui incite les exportateurs néo-zélandais à se retourner vers le vieux continent.