« La blockchain responsabilise les acteurs »
Les Marchés Hebdo : Que peut apporter la technologie blockchain au secteur de l’agroalimentaire ?
Clément Jeanneau : L’intérêt essentiel de la blockchain est la traçabilité, un enjeu majeur dans l’agroalimentaire. Le registre des données est distribué et transparent, non modifiable. Cette technologie permet de responsabiliser les différents acteurs de la chaîne de production. Elle n’empêche pas les fraudes mais responsabilise les acteurs. Elle permet de repérer rapidement où a eu lieu la fraude, alors qu’actuellement, il faut au moins deux semaines. L’agroalimentaire est un des secteurs les plus probants pour cette technologie, puisqu’il y a une multitude de parties prenantes.
LMH : Alors qu’IBM annonce des partenariats avec dix groupes aux États-Unis, existe-t-il des expérimentations en France ?
C. J. : Il y a beaucoup d’effets d’annonce. Des expérimentations sont annoncées sans retour d’expérience. Cela serait bien que les acteurs partagent leurs expérimentations, même non réussies. Même si IBM a choisi le protocole Hyperledger qui n’est pas encore prêt à passer en production, sa force de frappe va permettre de faire collaborer les acteurs. C’est plutôt positif. En France, Carrefour a lancé une expérimentation, mais ce n’est pas encore très précis ni clair. Depuis janvier, nous constatons un intérêt croissant de nouveaux secteurs vis-à-vis de la blockchain dont l’agroalimentaire.