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Gros bovins
[Infographie] Bovins : Vers une baisse de la production en 2019

La production française de gros bovins devrait chuter de 4 % selon les prévisions de l’Idele. Pour l’aval de la filière, ce repli pourrait signifier des tensions sur les approvisionnements.

La production de bœufs continue son déclin.
© François d'Alteroche

La production de viande bovine a atteint 1,286 million de tonnes équivalent carcasse (téc) en 2018, soit 2 % de plus qu’en 2017 et un niveau record sur les dernières années, selon les données de l’Institut de l’élevage (Idele). Cette hausse, à mettre notamment sur le compte de la sécheresse, a encombré le marché et placé les prix sous pression. Pour 2019, l’ambiance commerciale devrait être bien différente avec des abattages qui pourraient reculer de 4 % sur l’ensemble des gros bovins.

Baisse de 6 % des abattages de vaches laitières

Près de 65 % des volumes de viande bovine produits en France sont issus de l’abattage des femelles. Or, c’est dans cette catégorie que le repli pourrait se faire le plus sentir. Les réformes allaitantes pourraient reculer de 3,5 %, selon les prévisions de l’Idele, dans un contexte de poursuite de la décapitalisation, mais sur un rythme un peu plus limité, car les génisses de renouvellement sont beaucoup moins nombreuses qu’il y a un an, indique l'Idele. Les abattages de génisses de boucherie pourraient aussi reculer de 1 %. C’est en vaches laitières que le ralentissement de la production va le plus se faire sentir, les abattages baisseraient de 6 %, soit un retour au niveau de 2014. « Cette baisse de la production est significative et tout laisse à penser qu’en 2019, on assistera à une relâche de la pression sur les prix, qui était forte en 2018 », estime Caroline Monniot du service économie de l’Idele.

Compte tenu de la chute de la production française, les importations de viande pourraient rebondir de 3 %, après quatre années de baisse. « Ce sont surtout les pays voisins comme l’Irlande ou l’Allemagne qui pourraient fournir cette viande, les volumes en provenance des pays tiers devraient rester minimes », continue Caroline Monniot.

Conséquence du repli de la production, la consommation par bilan est aussi attendue en baisse (-1,7 %) après une année 2018 où elle avait progressé de près de 2 %. Pour l’Idele, l’évolution des modes de vie et les messages négatifs sur la viande seraient aussi responsables de ce repli. Seuls les burgers devraient continuer à se distinguer. Ainsi, le marché du haché français devrait-il être tendu, entre demande tonique et baisse des disponibilités en laitières comme en allaitantes utilisées sur le segment prémium.

Le bœuf continue de perdre du terrain

À seulement 59 000 téc, la production de bœufs devrait reculer de 4 % en 2019 et s’installer 20 % sous son niveau de 2013. « Il y a de moins en moins d’engraisseurs, car c’est un cycle long qui immobilise longtemps le capital », explique Caroline Monniot. Si, sur le papier, le produit a tout pour plaire au consommateur, grâce notamment à une alimentation possible exclusivement à l’herbe, les opérateurs se montrent de plus en plus réticents, « surtout, car l’offre est très hétérogène », détaille Caroline Monniot. Les bouchers sont tournés vers les génisses de boucherie ou les jeunes vaches allaitantes et la grande distribution vers les vaches de réforme. Seul Intermarché a mis en place une filière, qui ne semble pas réussir à se développer.

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