Aller au contenu principal

Conjoncture
Gros bovins : un marché déprimé

Si l’offre n’est pas abondante sur le marché français, les prix n’en demeurent pas moins sous pression dans l’ensemble. En cause, une demande limitée et une pression des importations en provenance de nos voisins européens.

Faute de fourrages, les sorties de vaches allaitantes pourraient rester régulières
© Emeline Bignon

La sécheresse et les épisodes de canicule de cet été ne se sont pas traduits par une hausse des réformes de vaches laitières, les abattages ont au contraire reculé de 5 % au mois d’août par rapport à l’an dernier, selon Normabev. À l’inverse, les abattages de vaches allaitantes ont progressé de 2 %, « probablement sous l’effet de la sécheresse estivale et du manque de fourrage qui se fait sentir depuis le début de l’année dans le grand bassin allaitant », explique l’Institut de l’élevage. Alors que les fourrages manquent toujours et que les récoltes de maïs ont été décevantes, le rythme des réformes pourrait rester soutenu à l’automne.

La France n’a abattu que 935 000 vaches sur les sept premiers mois de 2019, soit 2,7 % de moins qu’en 2018. Pourtant, les cotations des vaches viande R sont sous leur niveau de 2018 et 2017 depuis la mi-juillet et celles des vaches laitières depuis le printemps.

Aux dires des abattoirs, cette pression sur les prix est à relier à une demande assez médiocre et à la pression des importations. Au premier semestre, la France a importé 172 200 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande bovine, selon les données des Douanes rapportées par FranceAgriMer. C’est 3,5 % de plus que l’an dernier, même période. L’Irlande s’est distinguée en augmentant ses envois de 12,3 % (31 100 téc). Le Royaume-Uni, aussi, a vu ses expéditions vers la France décoller (+17 %).

Seuls les envois polonais ont significativement baissé, affichant -17,1 %, après les scandales sanitaires du début d’année. À noter qu’en juin, nos importations ont reculé de 4 % par rapport à 2018, une rupture avec la progression depuis janvier, du fait de la baisse des envois néerlandais (-9,1 %), belges (-11,5 %) et polonais (-28,3 %), et malgré les progressions allemandes (+4,3 %) et britanniques (+24,1 %).

En Europe, le marché reste morose

Si nos achats auprès de nos voisins ont progressé, c’est que les prix européens sont bas. En Irlande, la chute des cours (-8 % pour la vache O et -9 % pour la vache R en semaine 35/2018) a engendré un mouvement de blocage des abattoirs par des éleveurs, qui s’organisent sur Whatsapp, raconte l’Idele. Au Royaume-Uni, les réformes sont certes moins importantes que l’an dernier, marqué par la sécheresse. Mais les cotations baissent, et le jeu de taux de change amplifie la compétitivité de la viande britannique sur le continent. En Allemagne, c’est la consommation qui est à la traîne, dans un contexte économique plus tendu.

La production de JB française toujours en baisse

Les abattages de jeunes bovins (JB) de type viande ont reculé de 7 % sur la période du 5 août au 8 septembre par rapport à l’an dernier, selon l’Idele. Dans le même temps, les abattages de JB laitiers ont chuté de 9 %. Au vu des effectifs de mâles, la production devrait dans l’ensemble continuer de reculer dans les mois qui viennent. De quoi limiter l’érosion des cours, notamment des JB viande, dans un contexte de difficultés à l’exportation. Faute de consommation, l’Allemagne n’est pas le moteur. À l’inverse, les achats des ménages se portent bien en Italie, mais la concurrence polonaise y est forte.

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 13 décembre 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

bateau porte-conteneur dans le port du Havre
Accord Mercosur : « c'est pire que ce que l'on pensait », s'alarme Mathilde Dupré de l’Institut Veblen

Le texte de l’accord signé par Ursula von der Leyen avec les pays du Mercosur est publié sur le site de la Commission…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio