C’est dans la Drôme, à Valence, que l’Agence Bio a choisi de révéler les derniers chiffres de la consommation de produits biologiques. Ce choix n’est pas anodin à un moment où la consommation marque le pas, puisque la Drôme est un département pionnier et est doté de 1721 exploitations et près d’un tiers de sa surface agricole est en bio. Le département est également fortement engagé dans l’introduction de produits biologiques dans les cantines. En 2022, 100% des collèges drômois dépassent déjà les objectifs de la loi sur la part du bio avec en moyenne 42% de bio dans les assiettes et neuf collèges qui utilisent plus de 50% de produits bio. Le département souhaite d’ailleurs aller au-delà des mesures de la loi avec un objectif de 50% de repas bio d’ici à 2028 dans tous les collèges.
+30% en restauration collective en 2021
Alors qu’en 2021, les ventes de produits alimentaires biologiques tous circuits confondus ont reculé de 0,5% sur un an à 13,27 milliards d’euros, c’est en grande distribution que la baisse est la plus importante (-3,9%). A l’inverse, la restauration hors domicile a repris de la vigueur avec une hausse de 30% en restauration collective à 377 millions d’euros et de 7,9% en restauration commerciale à 232 millions d’euros.
« Le marché français de la bio est atone, mais il a progressé chez nos voisins européens », indique Loïc Guignes, président de l’Agence bio. En Allemagne, la consommation aurait progressé de 5,8% à 15,9 milliards d’euros, de 12% au Danemark ou encore de 8,9% en Espagne. « Seuls la Suède et la Finlande stagnent, parce que les consommateurs arbitrent entre local et bio », précise Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio.
Stimuler la consommation
Pour permettre à la production qui arrive sur le marché de trouver des débouchés, Laure Verdeau estime qu’il faut stimuler la consommation et notamment en restauration collective. « En 2021, nous avons passé un cap symbolique de plus de 10% de SAU en bio. Si les conversions sont moins fortes (-1% en 2021), la production va quand même continuer à augmenter. Aujourd’hui, 80 000 cantines n’achètent que 6% de leurs denrées en bio. Il y a une marge colossale si on passe à 20% comme le dit la loi », estime la directrice. La restauration collective est donc appelée à intensifier ses achats en produits biologiques pour pouvoir retrouver un équilibre sur les filières biologiques.