Eurofins agrandit encore son laboratoire à Nantes
Eurofins a offert à ses équipes nantaises un bien beau cadeau pour son trentième anniversaire. Né à Nantes en 1987, le leader mondial de la bioanalyse a inauguré le 25 octobre dernier une extension de 9 500 m² de son site historique. Avec une superficie portée à 23 600 m², dont 4 200 m² d’espace non utilisé, le campus nantais est le plus grand site d’analyses de produits alimentaires indépendant en Europe. 800 collaborateurs y travaillent, dont 500 sur la partie alimentaire. Cet investissement de 22 millions d’euros fait suite à de précédentes extensions en 2004, 2008 et 2011.
Porté par les crises sanitaires et les évolutions réglementaires, mais aussi par ses innovations, le site nantais connaît « une croissance plus rapide que celle du marché », indique François Vigneau, responsable des activités d’analyses de produits alimentaires d’Eurofins pour l’Europe du Sud. La raison majeure de son extension est donc capacitaire. « Les laboratoires de biologie moléculaire, de nutrition et le centre logistique ne pouvaient plus faire face à la demande entrante. Il fallait se redonner de l’air », souligne François Vigneau.
Des analyses toujours plus rapides
Eurofins Nantes reçoit 1,3 à 1,5 million d’échantillons par an et effectue 5 millions d’analyses. Le laboratoire réalise des analyses des contaminants (pesticides, mycotoxines), microbiologiques (Listeria, Salmonella), biomoléculaire (OGM, allergènes), de l’authenticité (vins, poissons), nutritionnelles, de l’eau… Son augmentation capacitaire va lui permettre de mieux servir ses clients de l’ensemble de la chaîne alimentaire. « Notre marché demande des analyses toujours plus rapides pour libérer les stocks plus vite », observe François Vigneau. Pour améliorer le délai de rendu des résultats, Eurofins a non seulement poussé ses murs mais aussi ajusté son organisation, adoptant une démarche « Lean » et privilégiant les flux qui reposent sur le principe de la marche en avant.
La nutrition animale en ligne de mire
À la pointe de l’innovation, Eurofins reste en quête perpétuelle de nouvelles méthodes d’analyses « plus rapides, moins coûteuses et plus précises », explique le responsable. Ces dernières années, le laboratoire nantais a intégré une analyse par résonance magnétique nucléaire pour détecter (RMN) l’adultération du miel, a inclus le test d’inhibition dans les kits pour les analyses d’allergènes alimentaires par test Elisa ou encore procédé à des typages plus rapides et moins chers en matière de microbiologie alimentaire.
Le développement du campus de Nantes doit permettre à Eurofins d’élargir encore son portefeuille de technologies. Le secteur de la nutrition animale va ainsi croître dès les prochains mois. Avec sa large palette de compétences et d’outils, Nantes est plus que jamais appelé à jouer au sein du groupe un rôle de plateforme en matière d’analyses alimentaires pour l’ensemble des sites français et européens, notamment pour la production d’analyses OGM, nutritionnelles et de contaminants. Et semble prêt à « absorber une croissance à deux chiffres sur ces prochaines années », comme l’attend François Vigneau.
Un géant mondial
Gilles Martin a créé Eurofins en 1987. La société a démarré avec quatre personnes en tant que spécialiste de l’authenticité des boissons. Le groupe Eurofins compte aujourd’hui plus de 30 000 collaborateurs ; son réseau de 400 laboratoires irrigue 41 pays. Son chiffre d’affaires sera supérieur aux 3 milliards d’euros cette année. Procédant chaque année à de multiples acquisitions, il est devenu le leader mondial de l’analyse des aliments, des produits pharmaceutiques et des analyses environnementales. Eurofins a notamment repris en 2016 le laboratoire d’analyses alimentaires Agro-Analyses à Metz. Le site de Nantes réalise 45 % du chiffre d’affaires du groupe sur ce secteur d’activité en France.