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Produits laitiers
En quête de valeur, Laïta dynamise ses outils industriels

Le groupe industriel laitier coopératif Laïta vient de présenter sa nouvelle feuille de route pour les années à venir. L’amélioration du mix produit est une de ses priorités.

Avec un nouveau directeur général, le groupe Laïta se fixe une nouvelle feuille de route, dans un contexte laitier modifié. Fondé en 2009 par trois groupes coopératifs (Even, Eureden, Terrena) pour mutualiser leurs actifs industriels laitiers, Laïta a bénéficié d’un vent de croissance organique « de 20 % entre 2010-2011 et 2017 », aux dires de son ancien directeur général, Christian Griner, période qui a coïncidé avec le desserrement progressif de la production avant la suppression des quotas laitiers en Europe en 2015. Durant cette période, le groupe a investi dans ses sept usines 500 millions d’euros en une dizaine d’années. Puis sa collecte s’est stabilisée, elle se situe aujourd’hui à 1,5 milliard de litres de lait collecté dans 2 600 exploitations laitières (chiffres de 2021).

Une 6e ligne de production Laïta Nutrition pour le grand export

Le relais de croissance des acteurs laitiers se trouve désormais dans la quête de valeur. Laïta – produits de grande consommation (beurres, fromages, pâtes à tartiner essentiellement) pour les deux tiers et ingrédients laitiers (secs et liquides) pour le reste –, oriente sa stratégie dans ce sens. Le groupe breton est actuellement engagé sur deux axes principaux.

L’un concerne Laïta Nutrition (Ploudaniel, Finistère), sa branche dédiée aux produits de nutrition clinique en B2B, essentiellement pour le grand export. C’est une unité peu consommatrice de lait, mais par ses formulations liquides techniques (bébés, malades, sportifs…) et son savoir-faire vieux d’une trentaine d’années, elle réussit le tour de force de travailler avec de grands industriels à l’étranger. « Nous sommes des développeurs de produits pour leur compte », résume Fabien Russias, le nouveau directeur général.

Le groupe vient d’y investir 22 millions d’euros de travaux pour la doter d’une sixième ligne de production. Cette ligne d’enflaconnage se compose d’un module de stérilisation, d’une unité de conditionnement aseptique et d’une ligne de surconditionnement. Mise en service pendant le confinement, « elle nous permet de travailler de nouveaux conditionnements (70 et 90 millilitres) adaptés à la nutrition clinique infantile, avec un saut capacitaire important », indique le directeur général.

Complétant l’offre de Laïta en coupelles et emballages de 100 et 300 millilitres, ces nouveaux conditionnements « sont parfaitement adaptés à un des produits phares de Laïta Nutrition : la « Nourette », lait maternisé liquide emballé dans une bouteille prête à l’emploi avec tétine adaptée, distribuée dans les maternités », précise-t-il. Fabien Russias ne souhaite pas donner plus de détails sur cette activité que le groupe a toujours laissée dans l’ombre.

Développement de la pâte à tartiner Paysan breton

L’autre axe sur lequel Laïta travaille activement, c’est le développement des PGC à marque, en particulier Paysan breton – en complément des importants volumes qu’elle destine aux marques de distributeurs. Son objectif à 2025 ? Atteindre 40 000 tonnes à marque contre 36 000 tonnes actuellement. « Dans notre activité de pâtes à tartiner par exemple, nous sommes engagés dans un programme pluriannuel de 20 millions d’euros sur la période 2019-2025. Un peu plus d’un tiers du programme est réalisé et une nouvelle étape devrait être franchie dans le courant 2022, avec des capacités supplémentaires », explique le directeur général.

Un programme pluriannuel de 20 millions d’euros entre 2019 et 2025

Cette unité, située à Créhen (Côtes-d’Armor), fabrique un peu moins de 15 000 tonnes de produits par an pour les GMS (marque Paysan breton Madame Loïk) et la RHD. Elle devrait viser à terme 20 à 25 % de production supplémentaire pour satisfaire un marché où les ventes de pâtes à tartiner Madame Loïk ont progressé de 25 % depuis 2019. Dans son activité fromagère, en particulier celle des pâtes pressées cuites (35 000 tonnes par an), Laïta a injecté dans son usine de Ploudaniel, entre 2017 et 2020, 20 millions d’euros pour gagner en productivité, en maîtrise sanitaire et en capacité de conditionnement.

Là encore, l’essentiel des travaux a consisté à chercher plus de valeur par le capacitaire, puis par la segmentation. L’usine peut encore progresser en volume. Sa capacité totale est actuellement de 40 000 tonnes et les 45 000 tonnes pourraient être atteintes avec des investissements en affinage et en stockage, et l’augmentation de la part de meules carrées. La quête de valeur ajoutée de Laïta, c’est encore cette opération de croissance externe (la première) réalisée au début 2021, le rachat d’une entreprise anglaise (Marathon Food Ltd) spécialisée dans la distribution de produits laitiers méditerranéens.

Des investissements adaptés

Laïta a investi 40 millions d’euros en 2021 et a budgété une somme d’un même montant pour 2022. L’unité dédiée aux pâtes à tartiner en sera le principal bénéficiaire. Ce niveau d’investissement correspond bien à des engagements d’adaptation industrielle, après les investissements massifs par Laïta au milieu des années 2010, lorsqu’il terminait de construire son infrastructure industrielle. Le groupe breton avait engagé 80 millions d’euros en 2014, dont 60 millions consacrés à la construction d’une usine de séchage du lait ultramoderne, dédiée aux poudres de lait infantile et poudres de lait haut de gamme.

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