Viande
En 2022, la production de veau de boucherie en chute libre
Flambée des coûts de production, demande incertaine dans un contexte d’inflation, la filière veau de boucherie sort d’une année 2022 très difficile.
Flambée des coûts de production, demande incertaine dans un contexte d’inflation, la filière veau de boucherie sort d’une année 2022 très difficile.
Les abattages de veaux de boucherie ont fortement chuté cette année. Les chiffres d’Agreste ne sont disponibles que sur les onze premiers mois pour le moment, mais ils indiquent une baisse de 6,1 % par rapport à 2021, près de 66 000 animaux de moins sur la période. Novembre est pourtant un mois traditionnellement dynamique pour la filière, avec le retour des blanquettes au restaurant et des escalopes dans les cuisines, mais les abattages de novembre 2022 étaient en retrait de 5,4 % sur un an et la production de viande a même chuté de 8,4 %, reflet de la baisse des poids carcasse. Car l’augmentation des coûts alimentaires ont conduit les engraisseurs à faire évoluer les rations avec davantage d’aliments fibreux, moins onéreux, plutôt que des poudres de lait, décrypte l’Idele. La filière veau sous la mère est particulièrement sous pression, les abattages reculent de 7,4 % en cumul depuis le début de l’année, ce que Gilles Gauthier, président de la section veau d’Interbev expliquait dans nos colonnes par la pénibilité du métier et le contexte économique difficile.
Des signaux positifs
On peut néanmoins relever le tassement des coûts de production, de nature à donner un peu d’air aux engraisseurs. L’indice des matières premières entrant dans la fabrication des aliments d’allaitement (Imfal), calculé et publié par les Marchés s’affichait en décembre autour de 146 points (base 100 en 2015) c’est 32 points de moins que l’an dernier et 74 points de moins que le record historique d’avril. La baisse des prix des ingrédients laitiers et des huiles végétales explique cette détente.
Des prix des veaux de boucherie à des records
Dans le même temps, les prix des veaux ont continué de s’envoler. Le veau rosé clair R entrée abattoir affichait 7,75 €/kg en semaine 50, c’est 11,2 % de plus que son niveau déjà élevé de l’an dernier. C’est le reflet de la chute de l’offre et d’une pression limitée des importations néerlandaises.
Une consommation terne
D’après les opérateurs de la filière, la demande en viande de veau est très mitigée pour le moment. D’autant plus que la viande de veau, onéreuse, est mal placée dans un rayon délaissé pour cause d’inflation. Les besoins des opérateurs sont modérés et le marché peu évolutif.