Crise du bio : comment évoluent les cheptels ?
La crise du bio perdure en France en 2023, notamment dans les productions animales. A l’amont, cheptels, éleveurs et surfaces sont en repli sur un an. La viande bio, notamment en grande distribution, est boudée par les ménages. Face à un portefeuille réduit, nombreux sont ceux qui déconsomment.
La crise du bio perdure en France en 2023, notamment dans les productions animales. A l’amont, cheptels, éleveurs et surfaces sont en repli sur un an. La viande bio, notamment en grande distribution, est boudée par les ménages. Face à un portefeuille réduit, nombreux sont ceux qui déconsomment.
La crise du bio est encore perceptible en 2023. Tout d’abord, « la part du bio dans le cheptel français est en décroissance généralisée », tranche Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio lors d’une conférence de presse.
Presque tous les cheptels bio reculent
L'ensemble des cheptels est en recul en 2023 comparé à 2022, sauf en brebis viande (+5,8%) et en abeille (+8,6%). Dans le même temps, le nombre d’éleveurs chute, -8 % en truies et en poulet de chair.
Moins de nouveaux producteurs bio
En ce qui concerne les nouveaux producteurs bio, c’est la deuxième année consécutive que leur nombre baisse, - 14% de moins par rapport à 2022. Parallèlement, 3 054 arrêts de certifications bio ont été enregistrés contre 2 947 en 2022. «Le nombre d’arrêts est quasi stable (+3,6 % vs 2022) et en fort ralentissement comparé à 2022. Le taux d’arrêt avait augmenté de +39 % en 2022 versus 2021 », plaide l’Agence bio dans son communiqué de presse.
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Un marché du bio atone
Si l’amont peine tant à se relever de la crise s’est en partie parce que la demande nationale ne suit pas. Le manque d’impulsion du marché ne permet pas aux agriculteurs de se tourner vers le bio. « La consommation est plutôt atone cette année [...] C’est embêtant qu’il n’y ait pas eu un marché en croissance cette année alors que les agriculteurs veulent passer en bio », regrette Laure Verdeau. L’inflation est plus faible en bio qu’en conventionnel, + 7,7 % contre 11,8 % en 2023 comparé à 2022 mais les achats des ménages ont reculé en bio, « la part des dépenses des ménages se réduit, et passe de 6 à 5,6 % » indique Jean Verdier.
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« On mange moins de bio dans notre quotidien que les habitants des États-Unis », d’après Laure Verdeau. « L’évolution du marché bio est de 0 % avec seulement cinq millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires, inflation comprise sur un total de marché de 12 081 millions d’euros », explique la directrice. La grande distribution commercialise 50 % des produits bio mais c’est uniquement dans ce débouché que le chiffre d'affaires est en baisse (-3,8%). Les filières bio cherchent à s’ouvrir à d’autres débouchés notamment les restaurants qui ne pèsent que pour 1%.
Les surfaces agricoles bio reculent aussi
La tendance à la baisse s’observe aussi quand on regarde du côté des surfaces agricoles bio. Elles s’érodent plus que l’ensemble de la surface agricole française, -0,6 %, soit une perte de 168 251 hectares, toujours en 2023 sur un an. En surface agricole bio, le repli est de 54 184 hectares. Cependant en pourcentage, il est plus marqué que pour l’ensemble (-2%). En 2023, « le total des surfaces bio, certifiées ou en cours de certification, représente 2,8 millions d’hectares soit 10,4 % de la surface agricole française », écrit l’Agence Bio. Deux tiers des surfaces bio en France se concentrent dans cinq régions. L'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine détiennent les surfaces bio les plus importantes, respectivement 22 % et 13 %. Toutefois, ces deux régions enregistrent les plus fortes baisses en 2023 sur un an. La première région a perdu 14 910 hectares bio (-27,5% de la baisse bio) tandis que la Nouvelle-Aquitaine a affiché un recul légèrement moins marqué (-14 694, soit 27,1 % de la baisse totale). « Les surfaces bio sont amputées de 54 184 hectares, non compensées par les faibles hausses enregistrées », pointe l'Agence Bio. Les hausses concernent la région Provence-Alpes-Côtes-Azur (+ 7 564 hectares) et les départements et régions d’Outre-Mer (+ 754 hectares).