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Made in France
Comtesse du Barry plus française que jamais

Le spécialiste des conserves haut de gamme Comtesse du Barry se fournit en produits français dès que possible, retravaillant ses recettes pour en absorber le surcoût. Ses fournisseurs de saumons fumés, de chapons et d’agneaux sont désormais français.

Philippe Kratz
Philippe Kratz, directeur commercial de Comtesse du Barry.
© DR

La marque d’épicerie fine haut de gamme Comtesse du Barry privilégie l’utilisation de produits français pour élaborer ses recettes, car ils présentent de nombreux avantages, notamment la facilitation des échanges avec le producteur. « Nous sommes sur des volumes, il est important de discuter avec les producteurs pour trouver un terrain d’entente et tout planifier. Alors que si nous voulions importer, nous n’aurions qu’à acheter ce qu’il y a sur le marché et c’est tout », explique Philippe Kratz, directeur commercial de Comtesse du Barry. Aujourd’hui, la marque travaille avec 95 % à 97 % de produits français. « Certains aliments étrangers possèdent un savoir-faire qui leur est propre, comme le jambon ibérique par exemple. Mais dès que nous avons le choix, nous privilégions l’approvisionnement français », ajoute-t-il.

Pour les fêtes de fin d’année, la marque de la coopérative Maïsadour proposera du saumon fumé français à la place du saumon fumé écossais que la marque utilisait habituellement. Le chapon espagnol sera lui aussi remplacé par du chapon français d’ici à Noël 2020. « Chacune de ces réorientations vers le made in France nous a demandé deux ans de travail. Le Covid-19 n’a eu aucune conséquence pour l’instant sur nos approvisionnements », souligne-t-il. Enfin, Comtesse du Barry propose dorénavant de l’agneau français dans ses recettes, « après avoir fait face à quelques difficultés concernant l’organisation du marché de l’agneau français et des prix qui s’enflammaient. Il a fallu déterminer minutieusement les pièces dont nous avions besoin », confie Philippe Kratz. Travaillant sur des conserves, Comtesse du Barry n’a pas besoin de produits frais et parvient à s’approvisionner à 100 % en légumes français.

Des achats 20 % à 25 % plus chers

Lors d’une transition vers un fournisseur français, Comtesse du Barry procède à une reformulation de ses recettes à cause du surcoût lié à l’approvisionnement en France, en moyenne « 20 % à 25 % plus cher », selon Philippe Kratz.

Des efforts à tous les niveaux

Les efforts se font alors à trois niveaux. « Le consommateur doit accepter une révision du grammage de la viande par exemple. Nous préférons lui proposer 250 grammes de viande de veau française de qualité que 320 grammes de veau étranger qui sera plus gras et mal dénervée. Les efforts sont aussi à faire de notre côté en acceptant de réduire nos marges ainsi que du côté du producteur, car nous lui achetons des volumes importants », développe Philippe Kratz.

Comtesse du Barry se positionnant sur un marché de l’épicerie fine bien valorisé, « les consommateurs à la recherche de qualité ne sont pas à cinq centimes près ». La société souhaite communiquer davantage auprès du consommateur pour leur expliquer toutes les actions déployées et les filières mises en place. « Nous ne mettions pas assez en avant tout le travail effectué. Nous devons expliquer ce que nous faisons de bien plutôt que d’attendre d’être épinglés sur une éventuelle erreur », conclut-il.

Pour un durcissement des sanctions sur le sujet

« Les interprofessions ainsi que l’Ania doivent maintenir la pression législative quant à l’appellation Fabriqué en France. Il faut que la viande soit issue d’animaux nés, élevés et transformés en France. Nous sommes pour un durcissement des sanctions sur le sujet », lance Philippe Kratz, directeur commercial de Comtesse du Barry. Quelques filières comme le foie gras ont réussi à ce que derrière cette appellation se trouve une production française à 100 %, mais « ça devrait être le cas pour beaucoup d’autres produits. Il a été trop facile pour de nombreux acteurs de ne réaliser que le dernier geste de la production en France sur de la viande issue d’animaux élevés et transformés en dehors de nos frontières », ajoute-t-il.

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