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Comment l’emballage se réinvente à Alimentec
L’emballage alimentaire s’oriente vers des compromis entre la protection des aliments et l’impact environnemental de l’emballage, a exprimé la plateforme innovante du technopôle Alimentec lors d’une conférence.
L’emballage alimentaire s’oriente vers des compromis entre la protection des aliments et l’impact environnemental de l’emballage, a exprimé la plateforme innovante du technopôle Alimentec lors d’une conférence.
Les futurs modes de conservation et de distribution des produits alimentaires répondront aux impératifs de réduction de matière, de recyclage et de réemploi. Ils continueront aussi d’assurer la sécurité sanitaire et accentueront leur contribution à réduire la perte alimentaire. C’est sous ces différents angles que le technopôle Alimentec a présenté le 17 novembre par visioconférence les recherches qu’il anime et les équipements mis à la disposition sur sa plateforme technologique innovante (PTI) pour l’emballage alimentaire.
Partage des rôles entre emballage primaire et secondaire
Patrice Dole, directeur de recherche du Centre technique de la conservation des produits agricoles (CTCPA), a énuméré quelques pistes d’avenir. Certaines pistes regardent le plastique : déplacer certaines fonctionnalités vers l’emballage secondaire, minimiser les obligations d’inscriptions dans le contexte d’augmentation des informations numériques, développer des procédés de décontamination dans la masse des polymères, encadrer la décontamination des emballages réutilisables. D’autres concernent les autres matériaux : alléger les contenants en verre et en métal, améliorer la fonctionnalité du papier et du carton. D’autres sont plus générales : développer le vrac des produits périssables, substituer des emballages secondaires par des conteneurs.
Le projet Noxy 2, présenté lors de la conférence, préfigure une barquette de plats cuisinés qui ne perdra aucune étanchéité à l’oxygène à la stérilisation thermique (procédé qui humidifie la couche d’Evoh), ceci grâce à la formation en son sein de « nanolamelles » superposées. Dans le cadre du projet conjoint Stretch, consistant à optimiser la couche d’Evoh (matériau barrière particulièrement performant) des barquettes, les travaux actuels portent sur l’association d’une barquette à l’épaisseur optimisée et d’un film supérieur barrière qui l’enveloppera après stérilisation. La barquette ne sera pas recyclable mais le film supérieur le sera.
Le recyclage chimique viendra en complément
Un autre projet, Respire, vise à améliorer la performance des emballages de salades ou de viandes. Lors de la conférence, a été annoncée l’installation prochaine à Alimentec d’un équipement permettant de mettre au point les échanges gazeux entre un produit frais et son emballage. Avec l’idée, présentée comme acceptable, de compenser l’augmentation de l’impact environnemental d’un emballage par la diminution de la perte alimentaire que permet celui-ci. Présentant aussi le projet Actiphen, consistant à cribler l’activité antimicrobienne d’extraits végétaux intégrés au matériau, Pascal Degraeve, enseignant-chercheur et directeur du laboratoire Biodymia, a plaidé pour optimiser le couple aliment-emballage.
La recherche de barquettes monomatériaux demeure un objectif fort du point de vue du recyclage, a été rappelé à la conférence. Valentin Fournel de Citeo a ainsi considéré que le recyclage chimique des films multicouches ne viendrait qu’en complément du recyclage mécanique. « Le recyclage chimique viendra en complément, avec un bilan énergétique moindre, mais quand même supérieur à la valorisation énergétique », a-t-il précisé.
Convergence de compétences
La plateforme technologique innovante sur l’emballage alimentaire d’Alimentec invite notamment à orienter les projets de recherche et de développement sur le couple aliment-emballage. Ses thématiques sont : qualité, sécurité, perception et développement durable. Elle implique notamment l’Université Lyon 1, les industriels adhérents du pôle Plastipolis ainsi que les centres techniques intervenant dans l’emballage et la production alimentaire. Située sur le technopôle de Bourg-en-Bresse (Ain), soutenue par le fonds européen Feder, elle a une envergure nationale.